L'association Utopia 56 a installé des campements destinés à jeunes migrants isolés, place de la Bastille à Paris. L'objectif affiché est d'alerter sur leur situation, notamment leur prise en charge par les pouvoirs publics.
Une association a installé le 28 mai un campement à la place de la Bastille à Paris, destiné à une trentaine de mineurs isolés afin d’alerter sur la situation de ces jeunes migrants à la rue, rapporte l’AFP.
Utopia 56 installe un camp d’une trentaine de mineurs étrangers en recours, place de la Bastille pic.twitter.com/OIhLfIVfLz
— Gurvan Kristanadjaja (@GurvanKris) May 28, 2022
Des tentes individuelles s’alignaient à côté d’un barnum, une installation qui devrait rester en place «pour une durée illimitée», selon un communiqué de l’association d’aide aux migrants Utopia 56. «L’objectif, c’est de demander la création de structures d’accompagnement et d’hébergement pour les mineurs isolés», a expliqué à l’AFP Pierre Mathurin, coordinateur d’Utopia 56 Paris.
Au côté d'une trentaine de jeunes isolés à la rue, nous nous installons sous tente place de la Bastille jour et nuit. @EmmanuelMacron et @AssembleeNat doivent immédiatement créer un dispositif d'hébergement et d'accompagnement adapté pour mettre fin à la violence de la rue ! pic.twitter.com/oFC3vsFinD
— Utopia 56 (@Utopia_56) May 28, 2022
A leur arrivée en France, les mineurs non accompagnés doivent passer une évaluation pour faire reconnaître leur minorité. S’ils ne sont pas reconnus comme mineurs, ils peuvent effectuer un recours auprès de la justice.
«Ces jeunes se retrouvent à la rue en attendant que leur recours soit examiné par le juge des enfants alors qu’ils sont vulnérables et qu’ils ont souvent un parcours d’exil traumatique», a déploré Arthur Mathurin. L’association demande «la reconnaissance et le respect de la présomption de minorité, de l’intérêt supérieur de l’enfant et du droit au recours effectif, partout en France, jusqu’à décision contraire du juge des enfants».
Environ 65% des jeunes accompagnés par Utopia 56 à Paris ont finalement été reconnus mineurs en 2021, à l’issue d’un recours. En 2021, l’association a accompagné plus de 500 jeunes en France. La semaine dernière, la Ligue des droits de l’homme et une soixantaine d’autres associations ont appelé à «protéger d’urgence» les mineurs isolés, dénonçant les «carences» de l’Etat pour leur prise en charge.
Selon une estimation de l’Assemblée des départements de France, environ 40 000 mineurs isolés étrangers étaient pris en charge en 2020 au titre de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Pour l’année 2019, plus de 16 000 mineurs ont été confiés à l’ASE par décision de justice.
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