Une étude réalisée pour le réseau des Banques alimentaires montre que le nombre de bénéficiaires de leur aide a connu une brutale et récente augmentation, et a même triplé en 10 ans. Autre enseignement : près d'un bénéficiaire sur six a un emploi.
Plus d’un tiers des personnes accueillies dans les structures d’aide alimentaire s’y rendent depuis moins de six mois, selon l’étude Profils 2023 du réseau des banques alimentaires publiée ce 27 février. Réalisée à l’automne, elle souligne également la diversité des profils des bénéficiaires.
Autre signe de «l’aggravation des problèmes de pouvoir d’achat» des Français modestes, ils ont recours à l’aide alimentaire à une fréquence accrue. Près de 60% des bénéficiaires y font appel une à deux fois par semaine, soit une hausse de 6% par rapport à 2020, selon cette étude.
L’alimentation est devenue le deuxième poste de dépenses des personnes accueillies, toujours derrière le logement, mais désormais devant les factures d’eau et d’énergie.
Dans ce contexte, l’aide alimentaire est considérée comme «essentielle» par les deux tiers des 1 223 personnes interrogées entre le 29 septembre et le 15 novembre, soit une progression de 15 points en deux ans.
«Des populations aux profils de plus en plus différenciés ont désormais recours à l’aide alimentaire», observe également l’étude. Plus de 80% des bénéficiaires sont sans emploi (chômeur, retraité, en maladie longue durée ou parent au foyer). Parmi les 17% qui ont un emploi, 60% sont en CDI et 66% travaillent à temps partiel.
Trois fois plus de bénéficiaires en 10 ans
Au total, 2,4 millions de personnes bénéficiaient de l’aide alimentaire fin 2022, soit trois fois plus de personnes qu’il y a dix ans. «Depuis 2008, les différentes crises économiques et sanitaires se sont traduites par cette “marée lente” du recours à l’aide alimentaire qui n’a jamais reflué», explique l’étude.
Les banques alimentaires collectent chaque année près de 132 000 tonnes de produits alimentaires auprès de la grande distribution, de l’industrie agroalimentaire, des agriculteurs et du grand public. Elles procèdent également à des achats de produits frais. Ces produits sont ensuite distribués à des associations, des épiceries solidaires et des Centres communaux d’action sociale.
L’association Familles rurales réclame une allocation de 65 euros par mois pour les ménages modestes