Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis, est arrivée à Taïwan le 2 août dans la soirée. Les Chinois avaient prévenu plus tôt dans la journée que les Etats-Unis devraient «payer le prix» d'une telle visite.
Selon des images diffusée par Reuters, la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis, Nancy Pelosi, est arrivée à Taïwan le 2 août, malgré les mises en garde de la Chine plus tôt dans la journée. Son avion a atterri à l’aéroport de Taipei Songshan un peu avant 23h heure locale (17h heure française).
Elle a fait une apparition rapide sur le tarmac, où elle a été reçue par Joseph Wu, le ministre des Affaires étrangères de l’île. Elle a déclaré quelques minutes plus tard, dans un communiqué de presse, réaffirmer le «soutien inconditionnel» des Etats-Unis à Taïwan, précisant que cette visite ne «contredi[sait]» pas la politique américaine concernant la Chine. Toutefois, cette visite hautement politique risque de tendre un peu plus les relations entre les Etats-Unis et l’empire du Milieu.
La diplomatie chinoise a immédiatement réagi, également dans un communiqué de presse, fustigeant l’attitude « extrêmement dangereuse» des Etats-Unis. «Les Etats-Unis […] tentent d’utiliser Taïwan pour contenir la Chine», a fait valoir le ministère des Affaires étrangères dans le document, ajoutant que Washington «ne cesse de déformer, d’obscurcir et de vider de tout sens le principe d’une seule Chine, d’intensifier ses échanges officiels avec Taïwan et d’encourager les activités séparatistes “indépendantistes” de Taïwan».
Plus tôt dans la journée, Hua Chuying, porte-parole de la diplomatie chinoise avait déjà mis en garde les Américains : «Les Etats-Unis auront assurément la responsabilité [des conséquences] et devront payer le prix de leur atteinte à la souveraineté et à la sécurité de la Chine [en cas de visite de Pelosi à Taïwan].»
Signe de ces tensions, la télévision publique chinoise CGTN avait fait savoir que, quelques minutes avant l’atterrissage de l’avion transportant Nancy Pelosi, des «avions de chasse chinois Su-35» étaient en train de «traverser le détroit de Taïwan».
Selon des données du site Flightradar24, l’avion de Nancy Pelosi, parti de Kuala Lumpur en Malaisie, n’a pas emprunté le trajet le plus direct – par la mer de Chine méridionale – pour se rendre à Taïwan, préférant faire un détour par l’Indonésie puis par la côte est des Philippines.
Pékin considère l’île comme faisant partie intégrante de son territoire et a plusieurs fois mis en garde Washington contre une visite de la haute responsable démocrate, qui serait vécue comme une provocation majeure. Le 28 juillet, lors d’un entretien téléphonique avec le président américain, Xi Jinping avait déjà appelé les Etats-Unis à ne «pas jouer avec le feu».
«Telle que nous la voyons, pareille visite semble très dangereuse et très provocatrice», avait renchéri le 2 août lors d’une conférence de presse, avant l’arrivée de Nancy Pelosi, l’ambassadeur chinois aux Nations unies, Zhang Jun. «Si cette visite a lieu, elle affaiblira également la relation entre la Chine et les Etats-Unis, je suis sûr que les Etats-Unis comprennent cela», avait souligné le diplomate .
Détails à suivre…
La Chine et la Russie mettent en garde les Etats-Unis contre une possible visite de Pelosi à Taïwan