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OTAN : les exigences de Zelensky sont mal passées à Vilnius selon Bloomberg

Au cours du sommet de l’Alliance, plusieurs chancelleries occidentales ont fait part de leur agacement concernant les critiques du président ukrainien. Ce dernier avait vivement critiqué l’absence de «calendrier» présenté à Kiev pour intégrer l’OTAN.

Volodymyr Zelensky s’est-il tiré une balle dans le pied à Vilnius ? Selon l’agence Bloomberg, les dirigeants européens auraient profité d’une absence de Joe Biden lors d’un diner pour calmer le président ukrainien, qui aurait perdu son sang-froid faute de calendrier proposé à son pays pour rejoindre l’OTAN.

«Vous devez vous calmer et regarder le package complet, a-t-on dit à Zelensky», relate l’agence américaine, qui cite une source ayant assisté à l’échange. Selon le média, qui dresse le «récit des querelles en coulisses» de ce sommet du bloc militaire occidental, les «Américains étaient particulièrement irrités» suite à une diatribe publiée par le président ukrainien sur les réseaux sociaux.

«Il semble qu’il n’y ait aucune volonté ni de donner à l’Ukraine une invitation à l’OTAN, ni d’en faire un membre de l’Alliance», avait tweeté dans la matinée du 11 juillet Volodymyr Zelensky. Jugeant «sans précédent et absurde» que son pays ne se soit pas vu proposé un calendrier d’adhésion, ce qui selon lui encouragerait Moscou à «continuer sa terreur» en Ukraine.

Un tweet qui, selon Bloomberg, aurait eu un effet «contre-productif». Le dirigeant ukrainien «a été accueilli par de franches critiques de la part de plusieurs autres dirigeants, qui ont clairement indiqué qu’il avait dépassé les bornes» relate, notamment, le média qui évoque les précédentes menaces formulées par Zelensky de ne pas assister à ce sommet si on ne lui offrait pas d’intégrer l’OTAN.

«Que ça plaise ou non, les gens veulent voir de la gratitude»

«Que ça plaise ou non, les gens veulent voir de la gratitude», avait déclaré le 12 juillet le ministre de la Défense britannique Ben Wallace, exprimant à la presse britannique son mécontentement vis-à-vis des exigences du pouvoir ukrainien.

Le ministre britannique de la Défense Ben Wallace (image d'illustration).

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Même son de cloche du côté de la Maison Blanche, où le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, avait estimé «totalement infondées et injustifiées» les critiques que venait de lui adresser une militante anticorruption ukrainienne. «Que dois-je dire à mon fils ? Que le président Biden et l’OTAN n’ont pas invité l’Ukraine dans l’OTAN parce qu’il a peur de la Russie ?», avait interpellé l’activiste Daria Kalenyuk, lors d’un événement en marge du sommet de Vilnius.

«Je pense que le peuple américain mérite un degré de gratitude», a notamment déclaré Jake Sullivan, soulignant par ailleurs l’«énorme capacité» militaire fournie par Washington à Kiev. Une aide, militaire, chiffrée à plus de 100 milliards de dollars. 

«Qu’il m’écrive comment être reconnaissant, et je serai reconnaissant»

«Je ne comprends pas bien les questions. Nous avons toujours été reconnaissants et sommes toujours reconnaissants» avait déclaré Volodymyr Zelensky en fin de journée, lors d’une conférence de presse où il était interrogé sur les déclarations de Ben Wallace. «Je ne sais tout simplement pas comment nous devrions être reconnaissants autrement. Nous pouvons nous réveiller le matin et remercier le ministre. Qu’il m’écrive comment être reconnaissant, et je serai reconnaissant», avait-il poursuivi.

S’ils n’ont pas offert à l’Ukraine d’intégrer l’Alliance tant que le conflit avec la Russie serait en cours, les Occidentaux ont renouvelé leur soutien à Kiev. Ainsi, les pays du G7 ont annoncé le 12 juillet qu’ils s’attelleraient à fournir à l’Ukraine «des engagements et des arrangements de sécurité spécifiques, bilatéraux et à long terme», en fournissant «une assistance en matière de sécurité et des équipements militaires modernes, dans les domaines terrestre, aérien et maritime».

La veille, au premier jour du sommet, les dirigeants de l’OTAN se sont engagés à raccourcir le processus que Kiev devrait suivre pour rejoindre l’organisation. «Nous serons en mesure d’adresser à l’Ukraine une invitation à rejoindre l’Alliance lorsque les Alliés l’auront décidé et que les conditions seront réunies», prévoit le communiqué final.

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