La présidence polonaise a annoncé ce 29 mars la signature d’une loi suspendant la participation de Varsovie au Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe (FCE), sans se retirer formellement de cet accord considéré comme caduc par Moscou.
Dans un message laconique, publié ce 29 mars sur son site, la présidence polonaise a annoncé qu’Andrzej Duda avait signé la veille une loi suspendant la participation du pays au Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe (FCE).
«Le 28 mars, le président Andrzej Duda a signé la loi du 7 mars 2024 modifiant le champ d’application du Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe, signé à Paris le 19 novembre 1990», stipule le communiqué. Sans se retirer formellement de l’accord, la Pologne cesse ainsi de remplir pour une durée indéterminée ses obligations au titre du Traité FCE.
Le 7 novembre 2023, les chancelleries de l’OTAN avaient de concert annoncé leur intention de suspendre leur participation au traité en réponse au retrait de la Russie.
Un traité dénoncé par la Russie
Signé en 1990 à Paris entre les représentants des États de l’OTAN et du Pacte de Varsovie, le FCE fixait des plafonds égaux pour chaque bloc concernant des catégories clés d’armement conventionnel, dont les chars, les véhicules blindés, l’artillerie, les hélicoptères d’assaut et les avions de combat.
La version de ce traité, mise à jour en 1999 à la suite de la disparition du Pacte de Varsovie, n’a jamais été ratifiée par les pays de l’OTAN, ces derniers exigeant le retrait préalable des forces russes de Transnistrie, d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud.
Après avoir suspendu sa participation en 2007, la Russie s’est retirée du traité le 9 juin 2023, après la signature le 29 mai de la même année, par le président russe Vladimir Poutine, d’une loi dénonçant le FCE.
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