Jean-Luc Mélenchon a vivement été pris à partie par le président du Crif Yonathan Arfi qui l’accuse de «légitimer le terrorisme» du Hamas. Le fondateur des Insoumis avait critiqué le rassemblement initié par le Conseil représentatif des institutions juives de France.
«Sa position est abjecte, scandaleuse, elle doit être dénoncée». C’est en ces termes que Yonathan Arfi, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), a réagi ce 10 octobre sur RMC suite aux dernières critiques de Jean-Luc Mélenchon à l’encontre de son organisation. Cette dernière est à l’origine, à Paris, d’une manifestation en solidarité avec Israël suite à l’attaque du Hamas.
Yonathan Arfi a par ailleurs qualifié le leader des Insoumis d’«ennemi de la République». «Il a choisi de ne pas s’exprimer en solidarité avec Israël, mais de légitimer le terrorisme par sa mise en équivalence entre Israël et le Hamas», a-t-il estimé. Jean-Luc Mélenchon «prend toujours le parti […] du totalitarisme», a-t-il encore affirmé, faisant référence au conflit ukrainien et à Taïwan.
La paix que souhaite Jean-Luc Mélenchon, c'est de soumettre l'Ukraine à la Russie, Taïwan à la Chine, et Israël au Hamas.
La majorité des Français dénoncent le totalitarisme et le terrorisme.
Jean-Luc Mélenchon, lui, est toujours du mauvais côté de l'Histoire… https://t.co/1uwElXDh3P
— Yonathan Arfi (@Yonathan_Arfi) October 9, 2023
Le 9 octobre au soir, l’ancien candidat à la présidentielle avait accusé sur X (anciennement Twitter) l’organisation représentative juive d’avoir «isolé et empêché la solidarité des Français avec la volonté de paix et la demande de cessez-le-feu immédiat». Une prise de position qu’il a plus longuement développée dans un communiqué publié sur son blog dans lequel il a dénoncé «une lapidation médiatique désormais permanente» dont son parti ferait l’objet.
Le communiqué évoquait «la pression de tous les partisans de l’extrême droite israélienne» qui, selon lui, «a été absolue et sans retenue ni frein dans les sphères gouvernementales». Déplorant l’ «abandon de la position française traditionnelle», il poursuivait ainsi sa critique de l’Etat français : «La gauche israélienne elle-même […] est mille fois plus critique que le gouvernement Macron. De même [que] le pape ou le secrétaire général des Nations unies.»
Depuis l’offensive du Hamas, déclenchée le 7 octobre, la gauche française et tout particulièrement la Nupes a connu des dissensions. Europe Ecologie-Les Verts s’est empressé de condamner «l’attaque terroriste» du Hamas quand le secrétaire général du Parti communiste Fabien Roussel estimait que «rien ne saurait justifier l’attaque terroriste du Hamas contre des victimes civiles».
C’est surtout avec le Parti socialiste (PS) que le torchon brûle. Le député Jérôme Guedj a ainsi estimé sur la Radio de la communauté juive (RCJ) que «la question» de rester dans la Nupes se posait.
Une prise de position qui a été appuyée ce 10 octobre par le secrétaire général du PS Olivier Faure qui a jugé «inacceptable» le fait pour la LFI de ne pas qualifier le Hamas d’organisation terroriste lors d’une conférence de presse tenue un peu plus tôt à l’Assemblée nationale.
Inacceptable. Le Hamas est une organisation terroriste. Pas l’armée régulière de Palestine.
Leurs actes doivent être condamnés comme leur projet politique qui n’est pas la paix, la solution à deux États, mais la destruction de l’Etat d’Israël. https://t.co/6e5EgnR9ai— Olivier Faure (@faureolivier) October 10, 2023
«L’extrême droite n’a plus de limite»: Mélenchon critiqué pour sa charge contre le président du Crif