Réagissant aux événements survenus dans la région de Briansk, où des «saboteurs ukrainiens» ont mené une attaque sur le territoire russe, Vladimir Poutine a dénoncé des «terroristes» ayant perpétré un «attentat» contre des «civils».
Dans un message vidéo diffusé le 2 mars, quelques heures après l’attaque menée par des «saboteurs ukrainiens» dans la région russe de Briansk, le président Vladimir Poutine a dénoncé les «néo-nazis» et les «terroristes» qui ont perpétré un «attentat» contre des «civils».
Dans la matinée du 2 mars, un groupe de «saboteurs» ukrainiens a mené une attaque contre plusieurs localités du district de Klimovo, dans la région de Briansk, selon le gouverneur Alexandre Bogomaz. Celui-ci a annoncé sur Telegram qu’un habitant avait été tué et qu’un enfant de dix ans avait été blessé alors que leur voiture avait été visée. «L’enfant a été transporté à l’hôpital, il reçoit toute l’assistance médicale nécessaire», a précisé le gouverneur.
Le président russe a qualifié les assaillants de «terroristes» et les a accusés d’avoir «ouvert le feu sur des civils». «Ils ont bien vu que c’était une voiture civile avec des civils, des enfants. C’était une Lada Niva ordinaire mais ils ont ouvert le feu sur eux», a-t-il regretté.
Il a ajouté que, selon lui, ce groupe était de la même mouvance que «ceux qui pendant huit ans ont tué et torturé les gens dans le Donbass» ou encore que ceux «qui ont tué Daria Douguina à Moscou».
Vladimir Poutine faisait ici allusion au conflit qui dure depuis 2014 entre les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk (depuis rattachées à la Russie par un référendum soutenu par Moscou mais dénoncé par Kiev et ses alliés occidentaux) et le pouvoir central ukrainien dans lequel environ 15 000 personnes ont trouvé la mort mais également à la mort de la fille de l’intellectuel nationaliste russe Alexandre Douguine, Daria Douguina, dans l’explosion de sa voiture en août dernier.
«Les soldats et les officiers de l’armée russe [se] défendent contre les néo-nazis et les terroristes», a encore insisté le président russe, dont l’opération militaire en Ukraine lancée en février 2022, et dénoncée par les occidentaux comme une guerre d’invasion déclenchée sans provocation préalable, visait, selon Moscou, d’une part à protéger les populations russophones du Donbass en guerre avec Kiev depuis le coup d’Etat de Maïdan et d’autre part à «dénazifier» l’Ukraine.
Une réunion du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie prévue le 3 mars
Dans la région de Briansk, une source des forces de l’ordre, citée par TASS, a confirmé que des combats étaient en cours, évoquant la présence de «plusieurs dizaines de combattants armés». Selon la même source, deux localités ont été attaquées par les «saboteurs». D’après elle «jusqu’à six civils» pourraient être retenus en otages. Un porte-parole des services d’urgences s’exprimant auprès de RIA Novosti a, lui, déclaré que «plusieurs personnes» étaient prises en otage «dans un magasin du village de Lioubetchané».
Dans un communiqué de presse le Service fédéral de sécurité de la fédération de Russie (FSB) a assuré que ses hommes, ainsi que «les forces rattachées au ministère russe de la Défense prenn[ai]ent des mesures pour éliminer les nationalistes ukrainiens armés qui ont violé la frontière nationale».
Par ailleurs, Alexandre Bogomaz a également fait savoir que dans le village de Souchany, situé lui aussi dans le district de Klimovo, un immeuble résidentiel avait pris feu en raison d’un projectile jeté par un drone ukrainien et que le village de Lomakovka, dans le district municipal de Starodoub, avait, lui, subi des tirs de mortier endommageant deux maisons mais ne faisant aucun blessé.
Répondant aux accusations russes, le conseiller du président ukrainien, Mikhaïlo Podoliak, a dénoncé sur Twitter une «provocation délibérée» de la part de la Russie qui chercherait, selon lui, à «effrayer son peuple pour justifier l’attaque contre un autre pays».
Une réunion du Conseil se sécurité de la Fédération de Russie, à laquelle participera le président Vladimir Poutine, devrait se tenir le 3 mars, a expliqué Dmitri Peskov le 2 mars devant la presse, pour évoquer les événements survenus dans la région de Briansk, alors qu’une possibilité de l’organiser le 2 mars avait été évoquée.
Les régions russes situées à la frontière avec l’Ukraine ont été plusieurs fois visées depuis le début du conflit, notamment la région de Belgorod, mais c’est la première fois que les autorités russes évoquent un groupe de «saboteurs ukrainiens» sur leur territoire.
«Attaque terroriste» : Des «saboteurs ukrainiens» mènent une offensive dans la région de Briansk