Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont échangé ce 2 août lors d’une visioconférence. Les deux dirigeants ont notamment abordé l’épineux sujet des exportations de grains par la mer Noire.
Les chefs d’Etat russe et turc se sont entretenus ce 2 août. Au menu de leurs échanges, selon un communiqué du Kremlin, figuraient le commerce bilatéral, les relations économiques ou encore la coopération dans le tourisme. «Les deux parties se sont déclarées satisfaites de l’augmentation durable du commerce, qui a presque doublé en 2022», souligne notamment la présidence russe.
Les deux présidents ont abordé le sujet moins consensuel de l’accord céréalier, auquel avait contribué Ankara et que la Russie a suspendu. Signé sous l’égide de l’ONU durant l’été 2022 afin de permettre à l’Ukraine de poursuivre ses exportations de céréales et denrées alimentaires, Moscou n’a pas renouvelé mi-juillet sa signature à la prorogation de cet accord.
L’accord sur les céréales avait «perdu son sens», selon Moscou
La Russie réclame en effet, depuis des mois, le respect des clauses de ces accords la concernant. «Il a été noté que dans les conditions d’une absence totale de progrès dans la mise en œuvre de la partie russe de “l’accord sur les céréales”, sa prochaine extension a perdu son sens», souligne le communiqué russe. «La volonté a été confirmée de revenir aux accords d’Istanbul dès que l’Occident aura effectivement rempli toutes les obligations envers la Russie qui y sont inscrites», poursuit-il.
Une volonté également réitérée par Dmitri Peskov. «Moscou est prêt à revenir immédiatement à l’accord sur les céréales s’il est mis en œuvre dans la partie liée à la Fédération de Russie», a déclaré à des journalistes le porte-parole du Kremlin.
Vers une visite de Vladimir Poutine en Turquie
Côté turc, le bureau de Recep Tayyip Erdogan précise qu’Ankara poursuivra ses efforts pour relancer cet accord décrit comme un «pont de paix». Selon le communiqué d’Ankara, les deux présidents se seraient également entendus sur une prochaine visite de Vladimir Poutine en Turquie.
Dans le cadre des accords d’Istanbul, la Russie réclame la levée des sanctions occidentales sur ses exportations d’engrais et de produits alimentaires, la reconnexion au système Swift de Rosselkhozbank – une banque publique d’investissement dans le secteur agricole –, la reprise des livraisons de matériel agricole et de pièces détachées ainsi que du fonctionnement du pipeline d’ammoniac Togliatti-Odessa, composant chimique essentiel de l’engrais minéral.
Face à l’inquiétude soulevée par le retrait russe de cet accord, tout particulièrement en Afrique, l’exécutif russe a ces derniers mois multiplié les promesses de livrer gratuitement des céréales aux pays les plus pauvres.
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