En déplacement à Rome, Emmanuel Macron a rencontré la nouvelle présidente du Conseil des ministres. Selon Rome, l'entretien, «cordial et productif», a porté sur «la flambée des prix de l'énergie», le «soutien à l'Ukraine» ou encore l'immigration.
A peine entrée en fonctions, la nouvelle présidente du Conseil des ministres – équivalent italien du poste de Premier ministre – Giorgia Meloni a eu dans la soirée du 23 octobre son premier tête-à-tête avec un dirigeant étranger en rencontrant à Rome le président français Emmanuel Macron, qui s’est engagé à travailler avec elle avec «ambition» mais aussi avec «vigilance».
Jusqu’au bout, l’Elysée a maintenu l’incertitude sur cet entretien, qui s’est tenu à l’abri des caméras dans le centre de la capitale italienne pendant un peu plus d’une heure.
«En Européens, en pays voisins, en peuples amis, avec l’Italie nous devrons poursuivre tout le travail engagé. Réussir ensemble, avec dialogue et ambition, nous le devons à notre jeunesse et à nos peuples», a déclaré le chef de l’Etat français dans un tweet illustré d’une photo où on le voit en discussion avec la dirigeante italienne.
En Européens, en pays voisins, en peuples amis, avec l’Italie nous devrons poursuivre tout le travail engagé. Réussir ensemble, avec dialogue et ambition, nous le devons à notre jeunesse et à nos peuples. Notre première rencontre à Rome, @GiorgiaMeloni, va dans ce sens. pic.twitter.com/njWFLo97b9
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 23, 2022
Il a toutefois pris soin de tweeter juste avant «Grazie Mario», un remerciement à Mario Draghi, le Premier ministre sortant avec lequel il entretenait une relation étroite.
L’Elysée a rapporté qu’Emmanuel Macron avait «félicité la Première ministre» lors d’échanges «pragmatiques et constructifs», mais aussi «francs».
«On va juger un peu sur les actes», «il y a une vigilance, il y a une exigence de la part du président de la République», a souligné son entourage, alors que Paris avait déjà mis en garde la gagnante des élections italiennes sur le respect de l’Etat de droit.
Des avertissements qui présagent des relations tendues avec l’eurosceptique et souverainiste Giorgia Meloni. Selon Rome, l’entretien, «cordial et productif», a porté sur «la nécessité de réponses rapides et communes à la flambée des prix de l’énergie» au niveau européen, le «soutien à l’Ukraine» ou encore «la gestion des flux migratoires».
Les deux dirigeants ont fait part de leur «volonté de poursuivre une coopération sur les grands défis communs au niveau européen dans le respect des intérêts nationaux respectifs», a conclu la présidence du Conseil italien dans un communiqué.
La visite d’Emmanuel Macron est consacrée à un discours sur la paix prononcé le 23 octobre et à une audience avec le pape François dans la matinée du 24 octobre. Mais il n’a pu contourner le contexte politique italien, avec l’arrivée au pouvoir de la première femme à diriger la troisième économie de la zone euro.
Dans la matinée du 23 octobre, Mario Draghi avait passé le flambeau à Giorgia Meloni sous les ors du Palais Chigi, siège du gouvernement à Rome.
La composition complète du nouveau gouvernement a été annoncée dans l’après-midi du 21 octobre. Avec ses partenaires de coalition – le dirigeant de la Ligue Matteo Salvini et le chef de Forza Italia et ancien président du Conseil italien Silvio Berlusconi – Giorgia Meloni dispose de la majorité absolue tant à la Chambre des députés qu’au Sénat. Elle est également la première femme à devenir présidente du Conseil italien.
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