L'ancien chef de l'Etat a appelé à voter pour son ancien ministre de l'Economie au nom de la «cohésion de la France» et de son «avenir européen», estimant que Marine Le Pen remettrait en cause des principes républicains essentiels.
Invité sur TF1 le 14 avril, l’ancien président de la République Francois Hollande a appelé «les Français à voter, compte tenu de l’enjeu, pour Emmanuel Macron» au second tour de la présidentielle le 24 avril. «L’essentiel, c’est la France et sa cohésion», ainsi que «son avenir européen», a-t-il estimé, alors que la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen remettrait selon lui en cause les «principes» et les «valeurs» de la France. Selon l’ancien chef de l’Etat, au pouvoir de 2012 à 2017, Marine Le Pen «envisage de changer le quart de la Constitution française» sur les questions de «nationalité, de discriminations» et «d’identité».
Dans une élection présidentielle, l’enjeu c’est la France. Sa cohésion, son avenir européen et son indépendance. J'appelle les Français, compte tenu de l'enjeu, à voter pour Emmanuel Macron. pic.twitter.com/utTCV5PkZ9
— François Hollande (@fhollande) April 14, 2022
Au niveau européen, «tout ce qu’elle propose […] serait une occasion pour nos partenaires de dire “vous devez sortir”» de l’Union européenne, avec des «conséquences sur l’euro que chacun connaît», a-t-il ajouté. François Hollande a également jugé que l’élection de la candidate du RN remettrait «en cause le système d’alliances» de la France et son appartenance au commandement intégré de l’OTAN. De surcroît, il a critiqué les projets de Marine Le Pen en matière de politique étrangère, qui selon lui, «considère que la Russie de Vladimir Poutine, celui qui massacre en ce moment en Ukraine, est un allié possible».
Dans une allusion à Jean-Luc Mélenchon, François Hollande a estimé que le mot d’ordre «Pas une seule voix pour Marine Le Pen», martelé par l’Insoumis au soir du premier tour, était «insuffisant». «Quelles que soient les réticences, les colères et les réserves que beaucoup peuvent avoir, c’est le vote Macron qui permet que Marine Le Pen ne gagne pas », a-t-il insisté. A destination de l’électorat de gauche, l’ancien président a réclamé «des gestes» de la part d’Emmanuel Macron : «Le premier, c’est une attitude, un comportement, le sens du dialogue, de l’apaisement, de la considération», a-t-il préconisé.
«Et puis sur la question de la retraite, de savoir qu’il n’y a pas de projet qui est ficelé d’avance, qu’il y aura la rencontre avec les partenaires sociaux, [une] consultation des forces vives, des citoyens s’il le faut», a-t-il encore plaidé, à propos du projet de réforme des retraites porté par le président sortant.
Emmanuel Macron a été secrétaire général adjoint de l’Elysée puis ministre de l’Economie lors du quinquennat de François Hollande. Il avait quitté le gouvernement fin août 2016 pour se lancer dans l’aventure présidentielle de 2017. Le 12 avril, un autre ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, a appelé à voter Emmanuel Macron, selon lui «le seul en situation d’agir».
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