La police suisse a abattu le 8 février un homme qui avait pris en otage 15 personnes dans un train. Selon les premiers éléments, l'assaillant serait un «demandeur d'asile» iranien âgé de 32 ans. Ses motivations restent pour l’heure inconnues.
L’auteur de la prise d’otage, survenue le 8 février dans un train de l’ouest de la Suisse, serait un «demandeur d’asile» iranien âgé de 32 ans qui était armé d’une hache et d’un couteau et qui parlait le farsi et l’anglais, a déclaré ce 9 février le porte-parole de la police cantonale vaudoise Jean-Christophe Sauterel, au cours d’un point de presse.
«À ce stade de l’enquête, les motivations de l’auteur ne sont pas connues», ont encore indiqué les autorités, indiquant qu’aucun élément ne permettait pour l’heure de privilégier «un acte terroriste». Quand on leur a demandé si la guerre entre Israël et le Hamas pouvait avoir joué un rôle dans cette attaque, ni les policiers ni les procureurs présents à la conférence de presse n’ont voulu s’avancer. Le porte-parole a insisté sur le fait que l’identité du preneur d’otage était encore au conditionnel, le temps de faire toutes les vérifications nécessaires.
Le preneur d’otage était armé d’une hache
Si elle est confirmée, l’identité de l’auteur devrait apporter de l’eau au moulin de l’UDC, le premier parti de Suisse, qui fait campagne en permanence pour dénoncer les crimes et délits commis par des étrangers et réclamer une politique plus sévère à l’égard des demandeurs d’asile.
Le preneur d’otage a été abattu par un policier alors qu’il fonçait sur lui avec une hache, le groupe d’intervention qui a réussi à monter à bord du train immobilisé ayant réussi à s’interposer entre l’attaquant et les otages. Ces derniers étaient 15 au total, 14 passagers et le conducteur de la rame. La prise d’otages a commencé le 8 février vers 18h35 et s’est achevée aux alentours de 22h30.
L’auteur présumé a d’abord forcé le conducteur de la rame arrêtée en gare d’Essert-sous-Champvent – à une demi-douzaine de kilomètres d’Yverdon, non loin du lac de Neuchâtel – à quitter son poste et à rejoindre les autres passagers. Les forces de l’ordre ont été alertées par ces derniers et les négociations avec le preneur d’otages se sont en partie déroulées par la messagerie WhatsApp, par le biais d’un interprète parlant le farsi, la langue majoritaire en Iran.
Un pays relativement épargné par les prises d’otage
Les autorités ont finalement pris la décision de donner l’assaut. Les policiers sont entrés en action aux alentours de 22h15. Un clip vidéo diffusé sur le réseau social X (ex-Twitter) montre la rame immobilisée dans la nuit avant plusieurs fortes explosions très lumineuses. Une manœuvre des policiers pour arriver à éloigner le preneur d’otages de ses victimes, a expliqué Jean-Christophe Sauterel.
Le procureur de service et le procureur général du canton de Vaud se sont rendus immédiatement sur place et une instruction pénale a été ouverte. Au total, une soixantaine de policiers ont été engagés. Les groupes d’intervention du canton et de la ville de Lausanne ont été appuyés par des tireurs d’élite de la police cantonale genevoise.
Les prises d’otages sont assez rares en Suisse, surtout de cette ampleur. Les dernières à avoir défrayé la chronique avaient des motivations crapuleuses.
Ainsi en janvier 2022, des malfrats avaient pris en otage un couple et deux employés d’une entreprise pour avoir accès aux coffres où étaient entreposés des métaux précieux, mais ils avaient finalement fui sans leur butin. En novembre 2021, un directeur d’une entreprise horlogère avait été pris en otage à son domicile avec des membres de sa famille.
Après avoir dérobé de l’or de son entreprise, les six preneurs d’otages avaient fui en France voisine.
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