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Procès de l’attentat de Nice : les deux principaux condamnés font appel du verdict

Après avoir été condamnés en première instance à 18 ans de réclusion, Chokri Chafroud et Mohamed Ghraieb font appel. Les deux hommes sont accusés d'avoir aidé Mohamed Lahouaiej Bouhlel à commettre l'attentat de Nice le 14 juillet 2016.

Les deux hommes condamnés à dix-huit années de réclusion criminelle au procès de l’attentat de Nice ont fait appel du verdict de la cour d’assises spéciale de Paris, a indiqué le 26 décembre à l’AFP le parquet national antiterroriste (Pnat).

A l’issue de trois mois d’audience, Chokri Chafroud et Mohamed Ghraieb ont été reconnus coupables le 13 décembre d’association de malfaiteurs terroriste pour leur implication dans l’attaque au camion-bélier qui avait fait 86 morts et 450 blessés le 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais.

L’assaillant, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, avait été tué par la police à l’issue de sa course meurtrière. Les six autres accusés, condamnés à des peines de deux à douze ans de prison, ont décidé de ne pas faire appel du verdict. «Seuls Chokri Chafroud et Mohamed Ghraieb ont interjeté appel de la décision rendue par la cour d’assises», a indiqué le Pnat.

«Convergence idéologique» 

En condamnant ces deux hommes à dix-huit années de réclusion, la cour était allée au-delà des réquisitions du parquet antiterroriste, qui avait réclamé quinze années de prison à leur encontre.

«La gravité des faits commis par Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud est tout à fait exceptionnelle», avait estimé la cour d’assises spéciale de Paris. A l’audience, leurs avocats avaient plaidé l’acquittement, fustigeant notamment la «pauvreté» des preuves présentées contre eux.

Dans ses motivations, elle avait relevé «une convergence idéologique» entre Mohamed Ghraieb, un Franco-Tunisien de 47 ans, et l’auteur de l’attentat et avait notamment pointé la somme de 2 000 euros qu’il lui avait remise la veille de l’attentat afin qu’il se rachète une voiture.

Le 14 juillet 2016, des policiers se tiennent près d'un camion, avec son pare-brise criblé de balles, qui a foncé sur une foule venue assister à un feu d'artifice depuis la Promenade des Anglais à la ville de Nice (Alpes-Maritimes) (image d'illustration).

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Selon la cour, l’accusé «savait qu’en remettant cette somme en numéraire à une personne radicalisée, qui tenait également un discours de haine, soutenait les auteurs d’attentats et qui s’était donné les moyens logistiques d’un passage à l’acte violent, il contribuait à la préparation d’un acte terroriste».

La cour avait par ailleurs fait de Chokri Chafroud, un ressortissant tunisien de 43 ans, «un véritable inspirateur de l’attentat non pas dans les mobiles religieux ou idéologiques de son action mais dans le choix de son mode opératoire». 

La Justice s’était notamment fondée sur les messages échangés sur Facebook avec Mohamed Lahouaiej Bouhlel, où Chokri Chafroud suggérait à son ami d’utiliser «un camion comme arme de destruction».

Dans ses motivations, la cour avait toutefois reconnu que ni l’information judiciaire ni les débats d’audience n’avaient «permis d’éclairer toutes les zones d’ombre du dossier» ou de «donner du sens à tous les faits, gestes et messages laissés par Mohamed Lahouaiej Bouhlel tout au long de son parcours criminel». 

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