Le porte-parole du Kremlin estime nécessaire de maintenir le dialogue avec les Israéliens et les Palestiniens. Selon Dmitri Peskov, cette approche doit permettre à Moscou de participer, en tant que médiateur, au règlement du conflit.
«Nous maintenons le dialogue avec les deux pays», a déclaré le 11 octobre Dmitri Peskov à propos du confit israélo-palestinien, dans un entretien avec le journaliste Pavel Zaroubine. Celui-ci lui demandait notamment si la Russie comptait qualifier le Hamas d’organisation terroriste, comme l’ont déjà fait la France par la voix d’Elisabeth Borne, ainsi que l’Union européenne.
Peskov : «La Russie peut et veut jouer un rôle» dans le règlement du conflit au Proche-Orient
«Evidemment, il est impossible de ne pas condamner des actes qu’on ne peut qualifier autrement que d’actes de terrorisme», a déclaré le porte-parole du Kremlin. «Mais il ne faut pas oublier ce qui a été à l’origine de cette situation», a-t-il ajouté. «Voilà pourquoi nous devons maintenir une approche équilibrée et rester en contact avec les deux parties belligérantes.»
Rappelant que la Russie avait «des liens historiques de longue durée avec les Palestiniens […] ainsi qu’avec les Israéliens», Dmitri Peskov a souligné que son pays était lié à Israël par les millions de ses concitoyens partis vivre dans l’Etat hébreu, ainsi que «par les questions de sécurité».
Première communauté juive du pays, les Israéliens originaires de l’ex-URSS représentent entre 17 et 20% de la population de l’Etat d’Israël. Dans certaines villes telles qu’Haïfa et Ashdod, la population d’ascendance russe peut atteindre le tiers des habitants.
«La Russie peut et veut jouer un rôle» dans la résolution du conflit
Dmitri Peskov a déclaré que la Russie devait «conserver une distance égale» entre les parties car c’est, selon lui, ce qui permettra à la Russie «de continuer à participer au processus de résolution» du conflit. Processus de paix dans lequel «la Russie peut et veut jouer un rôle», a-t-il ajouté.
«La Russie maintient ses contacts avec les parties tant israélienne que palestinienne», avait indiqué le représentant du Kremlin devant d’autres journalistes. «Maintenant l’essentiel, c’est d’arrêter la guerre», leur avait-il déclaré, «car tant qu’il y a la guerre, il est difficile voire impossible d’envisager quelque initiative que ce soit».
La veille, Dmitri Peskov avait appelé les protagonistes du conflit à faire preuve de «retenue» et à ce que «seuls ceux ayant une volonté politique de participer au règlement du conflit […] soient impliqués dans les événements actuels».
Le président russe avait quant à lui fait part à son homologue turc, dans une conversation téléphonique le 10 octobre, de ses inquiétudes au sujet du «nombre catastrophique» de victimes civiles. Au cours de son entretien plus tôt dans la journée avec le Premier ministre irakien, Vladimir Poutine avait exprimé une critique sans appel de la politique américaine, reprochant à Washington de «vouloir monopoliser l’actualité politique».
«Malheureusement», a-t-il regretté, les Etats-Unis «ont refusé de chercher un compromis qui puisse satisfaire les deux parties […] Les intérêts du peuple palestinien n’ont pas été respectés». Il a également insisté sur la «nécessité de mettre en œuvre les décisions du conseil de l’ONU et l’établissement d’un Etat palestinien indépendant». Dès le 7 octobre, la Russie avait appelé «toutes les parties à cesser les combats».
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