Bamako a vivement protesté contre des propos du président du Conseil européen qui déclarait récemment que le gouvernement malien était en cours d'effondrement après la rupture de l'alliance militaire avec des pays européens contre les djihadistes.
Dans un communiqué publié le 20 février sur les réseaux sociaux, le ministère malien des Affaires étrangères a rapporté avoir convoqué le chargé d’affaires de la délégation de l’Union européenne au Mali, Pascal Perennec, pour lui signifier les «vives protestations» maliennes face aux «propos inamicaux, erronés et agressifs» de Charles Michel, président du Conseil européen. Bamako s’estime en effet la cible d’«une campagne de désinformation» en cours.
Le ministère ne précise pas quels propos sont visés. Mais deux diplomates ont indiqué sous couvert d’anonymat qu’il faisait référence à un entretien accordé la semaine passée par le président du Conseil européen à TV5 Monde.
«Les autorités de la transition au Mali, qui sont issues de coups d’Etat, ont décidé de rompre dans une large mesure avec les partenaires traditionnels, et singulièrement avec les partenaires européens, et la conséquence est un Etat qui est en train de s’effondrer, avec des terroristes qui occupent de plus en plus les espaces dans la région», y avait déclaré Charles Michel.
Lutte anti-djihadiste au Mali : Bamako revendique «des progrès tangibles sur le terrain»
L’actuel gouvernement malien a récemment mis fin à la coopération militaire anti-djihadiste avec la France et ses partenaires européens et s’est tournée militairement et politiquement vers la Russie.
Les propos de Charles Michel contredisent les assurances répétées de Bamako selon lesquelles les autorités ont inversé la tendance contre les djihadistes depuis qu’elles ont pivoté vers la Russie. Les mots de du président du Conseil européen «omettent les progrès tangibles réalisés par les forces armées maliennes sur le terrain», a considéré le ministère malien des Affaires étrangères.
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