Le leader de la France insoumise a qualifié de «provocation» le déplacement de la présidente démocrate de la Chambre des représentants à Taïwan, affirmant qu'il «n'y a qu'une seule Chine» et que toute ingérence devait être rejetée.
Dans une note parue sur son blog le 3 août, le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a qualifié de «provocation» le déplacement de la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis à Taïwan, affirmant qu’il «n’y a qu’une seule Chine», dans un contexte de fortes tensions entre Taipei, Pékin et Washington.
S’interrogeant sur le sens de l’initiative de Nancy Pelosi prise dans le cadre d’une tournée asiatique et considérée par Pékin comme une provocation – ce qui l’a amené à organiser des manœuvres militaires autour de l’île – Jean-Luc Mélenchon évoque une «provocation des USA», qui pourrait être «lourde de conséquences». «Pour les Français depuis 1965 et le général de Gaulle, il n’y a qu’une seule Chine», a-t-il rappelé, en référence à la période à laquelle Paris a reconnu la République populaire (en 1964, plus précisément), soulignant que seule la Chine continentale siège au Conseil de sécurité.
Par conséquent, «Taïwan est une composante à part entière de la Chine», poursuit l’Insoumis, qui estime que «les Chinois règleront le problème entre eux» et qu’«il n’y a pas d’autre issue raisonnable possible». Accusant les Etats-Unis de vouloir «ouvrir un nouveau front», l’ancien candidat à la présidentielle ajoute qu’il faut impérativement «refuser de cautionner la guerre à la Chine pour satisfaire les vues des USA», quels que soient par ailleurs «l’ampleur et le niveau des critiques qui peuvent être adressées au gouvernement chinois». Actuellement en tournée en Amérique latine, Jean-Luc Mélenchon réaffirme aussi dans son texte son attachement au principe de «non-alignement» qu’il souhaiterait voir adopter par la diplomatie française.
A la suite de la parution de cette note, l’ambassade de Chine en France a remercié dans un tweet Jean-Luc Mélenchon «pour son soutien constant à la politique d’une seule Chine».
L’Insoumis a tenu une ligne constante sur ce sujet et avait déclaré l’année dernière refuser «la guerre froide avec la Chine», au sujet d’une proposition de résolution à l’Assemblée nationale en faveur de la participation de Taïwan aux travaux des organisations internationales.
Pékin a lancé ces derniers jours de très importantes manœuvres militaires autour de Taïwan, l’armée chinoise ayant lancé une série de missiles qui ont survolé Taïwan avant de tomber pour la première fois dans la zone économique exclusive (ZEE) du Japon, tandis qu’une vingtaine d’avions de combat chinois sont brièvement entrés dans la zone de défense aérienne taïwanaise. Pour Pékin, soutenu par Moscou, ces manœuvres sont «une mesure nécessaire et légitime» après la visite de Nancy Pelosi. Le 5 août, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a fustigé ces opérations de la Chine autour de Taïwan, les qualifiant à son tour de «provocations» qui représentent «une escalade importante» des tensions dans la zone. Le chef de la diplomatie américaine a affirmé qu’il n’existait «aucun prétexte» pour initier des exercices dans le détroit de Taïwan.
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