994 personnes ont été interpellées dans la nuit du 30 juin au 1er juillet en France lors d'émeutes, quatre jours après la mort de Nahel. Le ministre Gérald Darmanin a estimé que les violences étaient d'«intensité moindre».
Quelque 994 personnes ont été interpellées dans la nuit du 30 juin au 1er juillet en France lors d’émeutes, quatre jours après la mort de Nahel, l’adolescent tué par la police à Nanterre.
Il y a eu «79 policiers et gendarmes blessés», a ajouté le ministère, dans un bilan encore provisoire. Quelque 1.350 véhicules ont été incendiés, 234 bâtiments ont été incendiés ou dégradés et 2.560 incendies ont été comptabilisés sur la voie publique.
En déplacement au nord-ouest de Paris, Darmanin a fait état vers 02H30 de violences d’une «intensité moindre».
Saisi par une vidéo amateur venue contredire le récit initial livré par les policiers, le tir à bout portant d’un motard de la police et la mort mardi à Nanterre de Nahel M., 17 ans, continue d’embraser de nombreux quartiers populaires du pays.
🔴 @Cnews | Images de dégâts causés par des pillages cette nuit à Aulnay-sous-Bois.
🗣️ « Énormément de pillages encore cette nuit » sur le département de la Seine Saint Denis (93), indique une source policière. pic.twitter.com/oU9GgRPBfb— Amaury Bucco (@AmauryBucco) July 1, 2023
45 000 policiers et gendarmes déployés
Avant même les obsèques de l’adolescent prévues samedi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé sur la chaîne de télévision TF1 «davantage d’unités spécialisées» telles que le RAID et le GIGN, ainsi que le déploiement de 45 000 policiers et gendarmes.
Des blindés légers de la gendarmerie ont aussi été envoyés pour tenter de faire baisser les tensions par rapport à la nuit précédente, lors de laquelle 492 bâtiments ont été visés, 2.000 véhicules brûlés et des dizaines de magasins pillés, en dépit de l’arrestation de près de 900 personnes.
Source: AFP Unité du RAID à Lyon.
«Le temps de la violence doit cesser pour laisser place à celui du deuil, du dialogue et de la reconstruction», ont exhorté les joueurs de l’équipe de France de foot, dans un communiqué relayé par le capitaine-star Kylian Mbappé.
Heurts et pillages à Marseille
Deuxième ville du pays, Marseille a toutefois été de nouveau le théâtre de heurts et de scènes de pillages, dans le centre-ville et les quartiers populaires plus au nord, où le président Emmanuel Macron s’est rendu en début de semaine.
🔴 @Cnews | Une armurerie a été pillée cette nuit à Vitry. Selon une source policière, les émeutiers ont volé plusieurs fusils à pompe et fusils de chasse, ainsi que des armes blanches et armes de type airsoft.
Le gérant indique avoir fait installer une grille ainsi que des… pic.twitter.com/1MZhcdMRy9
— Amaury Bucco (@AmauryBucco) June 30, 2023
La police a rapporté 88 interpellations vers 02H00 (00H GMT) depuis le début de soirée, des groupes de jeunes souvent masqués et «très mobiles». Un important incendie, «lié aux émeutes» selon une source policière, s’est déclaré dans un supermarché.
La région parisienne n’a pas été épargnée, trois villes proches de la capitale ayant par ailleurs décidé d’instaurer un couvre-feu. A Nanterre, ville de la banlieue ouest de Paris, où vivait Nahel, neuf personnes ont été interpellées en possession de jerricans et de cocktails Molotov.
D’autres villes alentour ont été touchées, avec des bâtiments publics incendiés.
Source: AFP Heurts à La Réunion.
Le gouvernement avait décidé d’annuler tous les «événements de grande ampleur» tels que les concerts de Mylène Farmer vendredi et samedi au stade de France, et demandé la mise à l’arrêt des bus et tramways dans tout le pays après 21H00.
Emmanuel Macron, qui a écourté son séjour vendredi matin à Bruxelles, a appelé à la responsabilité des familles, soulignant qu’«un tiers des interpellés de la dernière nuit sont des jeunes, parfois des très jeunes».
Emmanuel Macron a accusé les réseaux sociaux d’attiser la violence et dit attendre un même «esprit de responsabilité» de ces plateformes, citant notamment Snapchat et TikTok, où s’organisent «des rassemblements violents» et qui suscitent aussi «une forme de mimétisme de la violence», selon lui.
La mort de Nahel M., dont la famille est originaire d’Algérie, a ravivé le sujet des violences policières en France, où 13 personnes sont mortes à l’issue d’un contrôle de police l’an dernier.
Marseille : deux policiers lynchés par une vingtaine d’individus, l’un des deux poignardé