Marine Le Pen et Emmanuel Macron se sont dit favorables à l'instauration d'une durée de mandat présidentiel de sept ans. Si la candidate RN souhaite un septennat non renouvelable, le président préfère laisser les Français trancher.
En déplacement à Vernon (Eure) ce 12 avril, Marine Le Pen a développé lors d’une conférence de presse sa vision de la réforme des institutions. Elle a notamment proposé la mise en place d’un «septennat non renouvelable». Selon la candidate RN, cette réforme permettrait de rendre «son prestige» à la fonction présidentielle, ainsi que sa capacité de mener «une action longue» tout en évitant le risque de la campagne présidentielle «permanente». Marine Le Pen souhaite faire entériner cette réforme d’ampleur en consultant les Français par référendum.
Depuis Mulhouse, Emmanuel Macron a réagi devant la presse à la proposition de Marine Le Pen. Le président sortant s’est dit «plutôt favorable» à une durée de mandat de sept ans : «Je pense que le septennat est un bon rythme pour la présidentielle, […] que c’est une bonne respiration par rapport au rythme des législatives et au temps un peu plus long qu’a besoin la présidence sur des grandes questions internationales de défense», a-t-il expliqué comme le rapporte TF1.
En revanche, Emmanuel Macron préfère laisser aux Français le choix de décider de la possibilité de renouveler, ou non, le mandat présidentiel. «Je laisserai le peuple décider. Quand on croit à la souveraineté populaire, je ne vois pas pourquoi on dirait aux gens que c’est impossible de renouveler. On peut le limiter dans le temps, mais le limiter à une fois, c’est étrange.»
Emmanuel Macron a également reconnu n’avoir pas réussi à «rassembler largement toutes les forces politiques» pour mener une réforme constitutionnelle, alors que c’était l’une de ses promesses de campagne en 2017. «La bonne réforme institutionnelle est celle qui a un minimum de consensus entre ces formations politiques, on ne peut pas réviser la Constitution de manière directe», a-t-il affirmé.
L’idée du septennat non renouvelable revient régulièrement dans le débat public. La mesure a été défendue depuis des années par des élus de gauche comme de droite. A gauche, Arnaud Montebourg et Cécile Duflot ont soutenu l’instauration d’un mandat présidentiel unique de sept ans. A droite, le président LR du Sénat, Gérard Larcher, mais également Xavier Bertrand, se sont déjà prononcés en faveur d’une telle réforme.
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