Des voix s'élèvent à droite pour dénoncer l'infiltration, dans le flot de réfugiés ukrainiens, de candidats non européens à l'immigration qui profiteraient de l'occasion pour entrer sur le territoire de l'Union européenne.
Plusieurs élus de droite ont dénoncé le 12 mars, à moins d’un mois de la présidentielle, le fait qu’un tiers des réfugiés fuyant l’Ukraine en guerre ne seraient pas Ukrainiens, une affirmation qui ne correspond pas aux chiffres officiels en France.
Ceux qui pensaient accueillir uniquement des femmes et des enfants ukrainiens risquent d’être surpris…
Voilà aussi pourquoi la question de l’accueil des réfugiés demande de la responsabilité et du sang froid. pic.twitter.com/eBYySfAcFe
— Nicolas Bay (@NicolasBay_) March 10, 2022
Nicolas Bay, vice-président de Reconquête!, le parti d’Eric Zemmour, a dit sur franceinfo qu’il y avait «aujourd’hui un tiers des réfugiés qui passent par l’Ukraine qui ne viennent pas du tout d’Ukraine mais qui viennent d’Afrique subsaharienne notamment et qui utilisent cette nouvelle voie migratoire pour venir en Europe».
«Il y a ceux qui viennent pour des raisons économiques, qui viennent plomber nos comptes publics et nos comptes sociaux et les Ukrainiens à l’égard desquels on a un devoir de solidarité européenne bien sûr» car ils «font partie de notre civilisation», a ajouté l’eurodéputé.
Autre soutien de l’ancien journaliste, Marion Maréchal avait développé le même raisonnement le 10 mars, en s’appuyant sur un article paru dans le quotidien Le Figaro. Celui-ci affirme, sans citer de source, que 30% des déplacés arrivés en France sont des migrants d’autres nationalités, dont beaucoup d’Algériens.
Il y a ceux qui viennent pour des raisons économiques, qui viennent plomber nos comptes publics et nos comptes sociaux et les Ukrainiens
Cet article a été partagé aussi par plusieurs élus LR. Dont le maire de Cannes David Lisnard qui a twitté : «Comme je l’ai constaté sur place [Ukraine et Pologne], plus on s’éloigne de la frontière plus les réfugiés sont infiltrés par des non-Ukrainiens [qui n’ont pas le statut de réfugié] via des passeurs».
Des situations de «double nationalité»
Le ministère de l’Intérieur a indiqué le 11 mars à l’AFP que sur les 10 007 personnes en provenance d’Ukraine contrôlées sur le territoire national par la police aux frontières depuis le 25 février, au lendemain du déclenchement du conflit, 9 761 étaient Ukrainiens, soit 97,5%.
Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), interrogé le 10 mars lors d’une conférence de presse sur le chiffre de 30%, avait déclaré: «Il y a eu sur Paris une proportion qui était plus forte. Mais tout ça était déclaratif».
«On a des situations de double nationalité qui ne sont pas simples à prendre en charge», avait-il ajouté.
Alors que 2,6 millions de personnes fuyant l’Ukraine étaient recensées ce 12 mars par l’ONU, le gouvernement français anticipe l’arrivée possible de 50 000 à 100 000 personnes dans les prochains jours ou semaines.
Les Vingt-Sept ont activé de façon inédite le mécanisme de la protection temporaire pour accueillir de manière légale ces personnes.
En France, selon la circulaire du 10 mars adressée aux préfets, les ressortissants non-Ukrainiens qui ne bénéficiaient pas déjà d’un statut de réfugié en Ukraine et qui peuvent rentrer dans leur pays de manière «sûre» et «durable» ne seront pas pris en charge au titre de cette protection.
Jusqu’à 100 000 réfugiés ukrainiens en France dans les prochaines semaines, selon le gouvernement