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Réfugiés ukrainiens : «Un énorme risque de trafic d’enfants», alerte la Commission européenne

La commissaire européenne aux Affaires intérieures a averti sur le risque pour les enfants ukrainiens, qui ont fui leur pays, d'être les victimes d'un trafic d'êtres humains. Le danger inquiète également Europol et l'Unicef.

La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, a alerté le 21 mars sur les risques de trafic des êtres humains qui pèsent sur les enfants ukrainiens qui ont fui leur pays comme le rapporte Reuters. Au cours d’une conférence de presse tenue en Estonie, elle a déclaré qu’environ la moitié des 3,3 millions d’Ukrainiens qui sont partis vers les pays de l’Union européenne (UE) depuis le début de l’offensive russe, étaient des enfants.

«Il y a un énorme risque de trafic d’enfants vulnérables», a déclaré la commissaire. Si jusqu’à présent, très peu d’enfants non accompagnés ont été signalés aux frontières de l’UE et peu de cas de trafic d’êtres humains recensés. La police, des militants et des organisations ukrainiennes de femmes ont signalé certains cas «alarmants», a-t-elle ajouté, en rappelant que ces abus étaient courants dans des cas de migration massive.

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«Nous ne devrions pas attendre d’avoir la preuve de nombreux cas de trafic, car il pourrait alors être trop tard», a averti Ylva Johansson, estimant qu’une vaste campagne de sensibilisation à ce risque devait être menée immédiatement. Elle a précisé que les risques pouvaient apparaître aux frontières, où des criminels déguisés en bénévoles ou en secouristes pourraient profiter des personnes vulnérables en proposant un abri aux migrants.

L’alerte de la commissaire européenne fait écho à celle de l’Unicef : dans un communiqué du 19 mars, l’organisation onusienne a rappelé que «les trafiquants d’êtres humains cherchent souvent à tirer profit du chaos généré par les mouvements massifs de population». Selon l’Unicef, 28% des victimes de la traite des êtres humains recensées à travers le monde sont des enfants : dans le cas des réfugiés ukrainiens, «les enfants vont certainement représenter une proportion encore plus élevée de victimes potentielles de la traite» étant donné que les femmes et les enfants représentent la quasi-totalité des personnes ayant quitté le pays.

Entre le 24 février et le 17 mars, plus de 500 enfants non accompagnés ont déjà été recensés à la frontière entre l’Ukraine et la Roumanie, détaille l’Unicef, qui estime que «le nombre réel d’enfants ukrainiens séparés de leur famille qui se sont réfugiés dans des pays voisins est probablement bien plus élevé». Inquiète pour leur sort, l’organisation «exhorte les gouvernements des pays voisins et des autres pays de destination à renforcer les contrôles de protection de l’enfance aux points de passage des frontières», et préconise des contrôles supplémentaires «dans les refuges, les grandes gares urbaines et d’autres lieux de rassemblement ou de passage des réfugiés».

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L’agence de police européenne Europol a également émis une alerte le 21 mars au sujet de ce risque, pour les réfugiés ukrainiens, de tomber dans des réseaux de trafic d’êtres humains en arrivant dans l’UE, exhortant les pays d’accueil à rester attentifs. «Le nombre de victimes potentielles arrivant d’Ukraine est susceptible d’attirer à la fois les agresseurs individuels et opportunistes se faisant passer pour des bénévoles ainsi que des réseaux criminels spécialisés dans le trafic d’êtres humains», a-t-elle averti dans un communiqué. 

Les zones les plus préoccupantes sont, selon Europol, les zones frontalières, les centres d’accueil et d’hébergement ainsi que les centres de transport tels que les gares ferroviaires et routières.  De plus, l’Europe de l’Est a été une région d’origine clef pour des victimes de trafic d’êtres humains exploitées dans toute l’UE, la zone étant également la région d’origine de membres de nombreux réseaux criminels, selon l’agence.

«A court terme, les risques les plus élevés concernent le ciblage potentiel des victimes par des criminels sous prétexte de promettre un transport, un logement gratuit, un emploi ou d’autres formes de soutien immédiat», a expliqué Europol.  L’utilisation de groupes sur les réseaux sociaux créés par des bénévoles, où les demandes et les offres individuelles de soutien sont affichées, restent plus que jamais des sources d’information idéales pour les groupes criminels, qui peuvent utiliser ces plateformes pour identifier et contacter les victimes potentielles, a souligné l’agence.




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