Le feuilleton entourant l’éviction du commandant en chef de l’armée ukrainienne n’en finit pas. Lors d’une interview accordée à la télévision italienne, Volodymyr Zelensky a admis son intention de se séparer de Valeri Zaloujny, évoquant au passage un «remplacement» qui irait au-delà de l’armée.
Valeri Zaloujny resterait sur la sellette en Ukraine, et il ne serait pas le seul que le président Zelensky entendrait limoger prochainement, à en croire un député de la Rada. «Eh bien, avec Zaloujny, ils prévoient de licencier tous ses adjoints : Moysyuk, Balan, Zabrodsky», a déclaré ce 6 février Alexeï Gontcharenko sur sa chaîne Telegram.
Une affirmation qui abonde dans le sens des récents propos du président ukrainien dans les médias italiens. «Une réinitialisation et un nouveau départ sont nécessaires», a déclaré Volodymyr Zelensky, lors d’une interview à RAI News diffusée le 4 février. Celui-ci était interrogé sur les rumeurs d’éviction de Valeri Zaloujny.
«J’ai quelque chose de sérieux en tête qui ne concerne pas une personne, mais un groupe de dirigeants et pas seulement le secteur militaire», a-t-il poursuivi, auprès de la première chaîne de la télévision d’État italienne. «En ce qui concerne la guerre sur le terrain, c’est une impasse», a par ailleurs admis le président ukrainien.
Washington assure ne pas être intervenu
Depuis le 29 janvier et un entretien entre Volodymyr Zelensky et le commandant en chef des forces armées du pays, les rumeurs concernant le renvoi de ce dernier se sont accrues. Les jours suivants, les médias britanniques ont évoqué une reculade du président ukrainien, notamment face à la pression de chancelleries occidentales, récalcitrantes à l’idée de voir partir ce général de 50 ans qui était depuis deux ans un interlocuteur privilégié des généraux américains et d’autres pays de l’OTAN.
«Les décisions relatives au personnel dans les forces armées ukrainiennes relèvent du gouvernement ukrainien», s’est défendu le 4 février sur CBS Jake Sullivan. «Ce n’est pas quelque chose sur lequel le gouvernement américain devrait se prononcer d’une manière ou d’une autre», a-t-il poursuivi. «Nous sommes donc restés à l’écart de cet ensemble de décisions en matière de personnel», a encore ajouté le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden.
Les tensions entre les deux hommes sont de notoriété publique, s’accroissant depuis les premiers mois de l’offensive russe. Connu pour son franc-parler, Valeri Zaloujny jouit d’une cote de popularité certaine en Ukraine, tant et si bien qu’il est perçu comme le seul véritable concurrent de Volodymyr Zelensky en cas d’élections présidentielles.
Conflit en Ukraine : Zaloujny a suggéré à Zelensky de mobiliser près de 500 000 personnes
