Des experts chinois et japonais se sont entretenus le 30 mars au sujet du rejet en mer des eaux de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima par Tokyo, dénoncé par Pékin, a déclaré le ministère japonais des Affaires étrangères. La Chine et la Russie ont suspendu les importations de fruits de mer japonais depuis l'été 2023.
«Un dialogue entre des experts japonais et chinois au sujet du rejet dans l’océan (…) des eaux traitées (de la centrale nucléaire de Fukushima) s’est tenu à Dalian, en Chine, le 30 mars afin d’échanger des points de vue sur des questions techniques », a indiqué le même jour le ministère japonais des Affaires étrangères dans un communiqué.
Ce dialogue d’experts avait été annoncé par le Premier ministre japonais Fumio Kishida en novembre à l’issue de sa rencontre avec le président chinois Xi Jinping, en marge d’un sommet Asie-Pacifique à San Francisco.
Il s’agit du premier dialogue à ce niveau organisé entre les deux pays voisins depuis que Tokyo a commencé, le 24 août, à déverser dans l’océan Pacifique les eaux usées de sa centrale – accidentée lors du tremblement de terre et du tsunami de 2011 – provoquant une crise diplomatique avec Pékin.
La Chine et la Russie ont imposé des restrictions commerciales à Tokyo
La Chine, qui entretient des relations historiquement tendues avec le Japon, a accusé Tokyo de traiter la mer comme un «égout». Elle a répliqué en suspendant l’été dernier toutes ses importations de fruits de mer japonais, et a été imitée par la Russie quelques mois plus tard.
Le Japon affirme pour sa part que les rejets sont sans danger, soutenu dans sa position par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’organe de surveillance de l’ONU.
En novembre, Fumio Kishida avait demandé à la Chine de porter un « jugement objectif » sur la sécurité des produits de la mer japonais, une industrie majeure du pays.
Le Japon prévoit en tout de déverser dans l’océan Pacifique plus de 1,3 million de m3 d’eau tritiée de Fukushima – soit l’équivalent de 540 piscines olympiques – mais de manière extrêmement graduelle, jusqu’au début des années 2050, selon le calendrier actuel.
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