Alors que les élections présidentielles en Ukraine auraient dû avoir lieu le 31 mars, des voix s’élèvent pour dénoncer le report du scrutin par Volodymyr Zelensky, sous couvert d’une loi martiale qu’il a lui-même instaurée.
«Quand on nous présente, partout ici, Zelensky comme un héros de la démocratie mondiale et du camp du bien, cela fait doucement rire», a déclaré au micro de RT le président des Patriotes Florian Philippot.
«À partir de ce 1er avril 2024, Volodymyr Zelensky n’est plus un président légitime parce qu’il n’est pas reconduit par une élection et par les urnes», a insisté l’ancien eurodéputé et candidat à la présidentielle française, rappelant notamment l’épisode du limogeage début février du général Zaloujny, plus populaire que Zelensky. «On se demande si Zelensky craint plus la guerre ou s’il craint plutôt le suffrage universel et le peuple ukrainien», a également taclé Florian Philippot.
Début mars, un sondage de l’institut sociologique ukrainien Socis donnait l’ancien chef des forces armées ukrainiennes largement vainqueur si le scrutin présidentiel avait été maintenu. Crédité de 41,4% des suffrages au premier tour face à un Zelensky à 23,7%, l’ex-officier supérieur recasé à Londres l’emporterait haut la main (à 67,5% contre 32,5%) face à l’actuel président ukrainien.
«Fin mai, Zelensky deviendra un imposteur» fustige un ex-Premier ministre
Des critiques à l’égard du report annoncé par Volodymyr Zelensky des élections présidentielles ukrainiennes peuvent aussi être entendues dans son pays. «Fin mai, Zelensky deviendra un imposteur, un illégitime, un homme qui a usurpé le pouvoir avec toutes les conséquences qui en découlent», a fustigé ce 2 avril sur Telegram l’ex-Premier ministre (2010-2014) ukrainien Mykola Azarov. Selon ce dernier, seuls les députés de la Rada peuvent voir leurs pouvoirs étendus lors du recours à la loi martiale.
«Les pouvoirs du président ukrainien expirent dans la nuit du 20 au 21 mai 2024 et ne peuvent être prolongés, comme c’est le cas pour la Rada», indiquait un message posté le 13 février sur la chaîne Telegram du député ukrainien Alexandre Dubinsky. Une chaîne gérée par les avocats de cet élu ayant appartenu au groupe parlementaire de Volodymyr Zelensky, depuis qu’il a été emprisonné suite à des accusations de «trahison».
«Il est irresponsable de lancer au public le sujet des élections avec désinvolture, d’une manière frivole», avait balayé le 6 novembre 2023, lors de l’une de ses allocutions vidéo, Volodymyr Zelensky.
Celui-ci avait décrété la loi martiale dès le 24 février 2022, dans la foulée de l’offensive russe. Fin mars 2022, Volodymyr Zelensky avait ordonné la suspension de 11 partis politiques pendant la loi martiale, les accusant d’avoir des liens avec la Russie. Le plus important de ces partis est la plateforme d’opposition Pour la vie, de l’opposant Viktor Medvedtchouk, avec 44 élus sur 450 à la Rada. Viktor Medvedtchouk fut, entre autres, accusé d’entretenir des relations amicales avec Vladimir Poutine.
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