Le gouvernement a présenté sa réforme de retraites. Il faudra avoir cotisé 43 ans dès 2027 au lieu de 2035 pour une retraite à taux plein. L'âge de départ légal sera de 64 ans à partir de 2030.
Le Premier ministre Elisabeth Borne a présenté le 10 janvier lors d’un point presse la controversée réforme des retraites.
L’âge légal de départ à la retraite atteindra ainsi 64 ans en 2030, contre 62 ans aujourd’hui. L’âge légal sera progressivement relevé au rythme de trois mois par an à partir du 1er septembre prochain. Il sera donc fixé à 63 ans et 3 mois en 2027 à la fin du quinquennat. La réforme des retraites prévoit donc d’accélérer l’allongement de durée de cotisations, avançant à 2027 l’exigence de 43 années de cotisations pour une pension à taux plein au lieu de 2035.
Dès 2030, l’âge de départ légal atteindra la cible de 64 ans en 2030.
«Nous voulons préserver notre système de retraites par répartition», a avancé Elisabeth Borne.
Egalement, la réforme actera la fin des principaux régimes spéciaux. «Les nouveaux embauchés à la RATP, dans la branche industries électriques et gazières et à la Banque de France» seront notamment affiliés au régime général pour la retraite, a précisé le chef du gouvernement.
«Nous voulons répondre aux craintes et convaincre» a assuré Elisabeth Borne.
«Nous rendrons le dispositif “carrières longues” plus juste, notamment pour les femmes», a-t-elle expliqué, soulignant qu’«avant ce projet, les périodes de congé parental n’étaient pas prises en compte dans la durée pour en bénéficier. Cela sera désormais le cas». «Le dispositif de carrières longues sera adapté pour qu’aucune personne ayant commencé à travailler tôt ne soit obligée de travailler plus de 44 ans», a détaillé Elisabeth Borne.
Les retraités actuels verront leur pension minimum revalorisée
«Laisser s’accumuler [les] déficits serait irresponsable», a-t-elle estimé, assurant proposer un «projet de justice et un projet porteur de progrès social». Elle a aussi affirmé que ce projet était à ses yeux «meilleur qu’il était il y a six mois» avant la concertation avec les partenaires sociaux et les forces politiques.
Appuyant une idée de la droite Les Républicains, Elisabeth Borne a confirmé que la pension minimum sera revalorisée pour tous les retraités, futurs et actuels, cela concernant, d’après ses estimations, deux millions de retraités. Le minimum sera fixé à 85% du Smic net, «soit près de 1 200 euros par mois dès cette année», pour les futurs retraités ayant une carrière complète.
Elisabeth Borne s’est néanmoins dite prête à «faire encore évoluer» la réforme, «grâce à un débat parlementaire loyal et constructif». Cette présentation ne serait donc pas «un point final» selon elle. Le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres le 23 janvier.
Oppositions politiques (hormis LR), vent debout contre la réforme
Un projet fortement critiqué par les principales oppositions, exceptée Les Républicains (LR), ceux-ci ne voyant pas d’un mauvais œil une telle réforme.
La députée du Rassemblement national Marine Le Pen note qu’«après avoir été élu grâce à la gauche et à la France insoumise, Emmanuel Macron va tenter désormais, avec le soutien de LR, de faire passer la retraite à 64 ans». «Les Français peuvent compter sur toute notre détermination pour faire barrage à cette réforme injuste», a-t-elle poursuivi sur Twitter.
Madame la Première Ministre, pensez-vous sincèrement qu’il est bon pour le pays de proposer une réforme des retraites en vue de décaler l’âge de départ, à laquelle 70% des Français sont opposés, en leur faisant payer les échecs de vos politiques ? pic.twitter.com/MJ0ixzFLdq
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) January 10, 2023
«Report de l’âge de départ. Augmentation des annuités. Suppression des régimes spéciaux avantageux. La réforme Macron Borne c’est une grave régression sociale», a pour sa part tweeté le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon.
Report de l’âge de départ. Augmentation des annuités. Suppression des régimes spéciaux avantageux. La réforme #Macron#Borne c’est une grave régression sociale. #ReformeDesRetraites
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) January 10, 2023
Le chef de file des LR à l’Assemblée nationale Olivier Marleix s’est quant à lui satisfait de l’annonce gouvernementale, remarquant que la droite LR avait «été entendue».
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