Le président du Medef souhaite que le départ à la retraite anticipé pour pénibilité soit possible seulement sur examen médical. Et à propos du «dividende salarié» que veut mettre en place le gouvernement, il tranche : «pas la bonne solution».
«Il y a deux visions qui s’opposent : la vision de la CFDT c’est de créer au fond des régimes spéciaux du privé, c’est-à-dire que certaines catégories seront présupposées [avoir eu un travail pénible] et partiront plus tôt», a déclaré le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, ce 17 novembre sur FranceInfo.
«C’est ce qu’on a fait en 1945 à la SNCF avec les conducteurs qui à l’époque étaient sur des machines à vapeur mais qui 80 ans après continuent à partir plus tôt», a-t-il argumenté.
«Je pense que ce n’est pas la bonne solution. Nous ce qu’on propose, c’est un examen médical qui peut avoir lieu à 50 puis à 55 ans pour voir l’usure au travail», a exposé le président du Medef.
«Et à partir de là il y a trois solutions : soit la personne est encore physiquement capable de faire le métier et veut continuer, soit elle peut travailler mais pas dans ce métier-là et on la forme pour changer de métier, soit elle est usée physiquement et elle part plus tôt», a-t-il détaillé.
Bruno Le Maire se dit favorable à un dispositif de «dividende salarié»
La semaine dernière, le ministère du Travail avait affirmé que syndicats et patronat «converge[aient]» sur l’élargissement du compte professionnel de prévention (C2P), autrement dit le relèvement du nombre de points qu’un salarié exposé à plusieurs risques (travail de nuit, bruit, températures extrêmes…) peut acquérir pour partir jusqu’à deux ans plus tôt à la retraite.
«Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée d’obliger toutes les TPE de France, qui aujourd’hui sont dans des situations très difficiles, à verser obligatoirement en plus une prime», a observé le président du Medef alors que le ministre de l’Economie Bruno Le Maire s’est dit favorable à un dispositif de «dividende salarié».
Celui-ci obligerait les entreprises qui versent des dividendes à leurs actionnaires à en verser aussi à leurs salariés. Geoffroy Roux de Bézieux trouve d’ailleurs «un peu bizarre» que le gouvernement avance cette idée sans consulter le Medef alors qu’il a ouvert une négociation avec les syndicats.
Pour le patron du Medef, le plus grand «super profiteur» c’est l’Etat