Alors qu'Israël se préparait à une riposte contre l'Iran, le gouvernement de Netanyahou a annulé depuis plusieurs jours deux frappes, ont rapporté Axios et le média israélien Kan. Les Israéliens attendraient la fin de la Pâque juive le 30 avril prochain, selon Haaretz.
Alors que les dirigeants israéliens avaient évoqué à maintes reprises leur volonté de répondre aux frappes iraniennes sur leur territoire, plusieurs révélations indiquent que le gouvernement de Benjamin Netanyahou a annulé par deux fois une riposte contre l’Iran.
En effet, selon le média Axios, qui cite cinq sources israéliennes et américaines, Benjamin Netanyahou aurait reporté une attaque envisagée le 15 avril à une date ultérieure. Une première frappe aurait aussi été annulée plus tôt.
D’après la même source, l’administration américaine a averti son allié israélien qu’une frappe sur l’Iran ne servirait ni les intérêts américains, ni les intérêts israéliens dans la région et pourrait avoir des conséquences sur l’ensemble de la région.
Selon la chaîne publique israélienne Kan, Benjamin Netanyahou aurait changé d’avis après une conversation téléphonique avec Joe Biden. «Les sensibilités diplomatiques ont joué […]. Il y aura bien une réponse mais elle sera différente de ce qui était initialement prévu», a déclaré un haut responsable au média.
Axios avait précédemment révélé le 14 avril que le président américain, opposé à une riposte, avait insisté auprès du chef du gouvernement israélien : «Vous avez obtenu une victoire, soyez-en satisfait.» Joe Biden estime que l’attaque iranienne du 13 avril au soir a été contrée par Tsahal mais aussi par les forces américaines présentes dans la région.
Une riposte après la Pâque juive ?
Toujours selon Axios, plusieurs responsables israéliens seraient partisans d’une réponse ferme contre l’Iran, à l’instar du chef d’état-major de Tsahal, le général Herzi Halevi, et des autres anciens généraux du cabinet – le ministre de la Défense Yoav Gallant et les ministres Benny Gantz et Gadi Eizenkot.
«L’Iran devra faire face aux conséquences de ses actes.» Dans une vidéo publiée dans la soirée du 15 avril, le chef d’état-major de Tsahal avait de nouveau menacé Téhéran: «Nous choisirons notre réponse en conséquence», avait-il prévenu.
«Je veux que ce soit clair : nous prendrons nos propres décisions et l’État d’Israël fera tout ce qui est nécessaire pour se défendre», a quant à lui déclaré Benjamin Netanyahou le 17 avril à l’issue d’une rencontre avec les ministres des Affaires étrangères allemand et britannique, selon l’agence Reuters. Des propos peut-être moins catégoriques.
Selon le journal israélien Haaretz citant un haut responsable américain, les Israéliens attendraient la fête juive de Pessah pour répondre à l’Iran. La Pâque juive a lieu du 22 au 30 avril. D’après la source, plusieurs options sont sur la table, notamment une attaque sur des mandataires iraniens ou une cyberattaque.
Washington aurait troqué une riposte contre Rafah
Le média qatari Al-Araby Al-Jadeed, citant des sources diplomatiques occidentales et égyptienne, a rapporté que les États-Unis auraient donné leur feu vert à l’opération controversée contre Rafah, dans la bande de Gaza, en échange d’une réponse modérée contre l’Iran.
Dans la soirée du 13 au 14 avril, l’Iran a lancé une série de frappes sur Israël, comprenant 350 drones d’attaque et missiles. L’État hébreu a pu bénéficier de l’aide américaine, britannique, française, jordanienne et des renseignements saoudiens et émiratis. Téhéran a riposté au raid israélien sur son consulat de Damas le 1er avril dernier, tuant 11 personnes, dont sept Gardiens de la révolution.
Malgré les appels au calme, Israël promet une riposte contre l’Iran