Au lendemain de sa nomination par Liz Truss, le nouveau ministre des Finances britannique Jeremy Hunt a annoncé que des «décisions difficiles» allaient devoir être prises pour rectifier le projet économique du Premier ministre.
«Un chancelier ne peut pas contrôler les marchés, mais ce que je peux faire, c’est de montrer que nous pouvons financer nos projets sur les impôts et les dépenses et cela va nécessiter des décisions très difficiles», a affirmé sur Sky News Jeremy Hunt, nouveau ministre des Finances du Royaume-Uni.
Nommé le 14 octobre par le Premier ministre conservateur Liz Truss, il remplace Kwasi Kwarteng, limogé sur fond de crise économique et financière qui a tourné à la tourmente politique au sein du Parti conservateur.
This morning Chancellor @Jeremy_Hunt spoke to @skynews, setting out his focus on delivering fiscal stability, and protecting the needs of the most vulnerable. pic.twitter.com/qUCCnfmWdJ
— HM Treasury (@hmtreasury) October 15, 2022
Ce proche de Rishi Sunak, ancien ministre des Finances de Boris Johnson et adversaire de Liz Truss dans la campagne pour la conquête du Downing Street, a pour mission de reprendre en main le mini-budget annoncé le 23 septembre par son prédécesseur, et très mal accueilli par les marchés, une bonne partie du Parti conservateur et la population britannique.
Il a estimé que «des erreurs» avaient été faites dans ce mini-budget qui prévoit des dépenses et des baisses d’impôts massives sans financement clair. «Le Premier ministre a reconnu [ces erreurs], c’est pour cela que je suis là», a affirmé Jeremy Hunt, précisant qu’il partageait les «fondamentaux» de son projet économique.
«Certains impôts augmenteront»
«Je veux être honnête avec les gens : nous avons des décisions difficiles à prendre, les dernières semaines ont été très difficiles», a-t-il insisté lors de sa première prise de parole publique en tant que chancelier de l’Echiquier.
Le nouveau ministre a notamment annoncé que «les dépenses n’augmenteront pas autant que les gens le voudraient» et qu’il allait demander à «tous les départements ministériels d’être plus efficaces».
«Certains impôts ne seront pas réduits aussi vite que les gens le voudraient», et «certains impôts augmenteront» a-t-il ajouté, allusion notamment à la nouvelle concession annoncée vendredi par Liz Truss. Le Premier ministre a dû renoncer à conserver le taux d’impôt sur les sociétés à 19%, se résignant à maintenir sa hausse prévue à 25% par le précédent gouvernement conservateur.
Début octobre, elle avait déjà dû abandonner une baisse d’impôt pour les ménages les plus riches, face à la bronca suscitée, y compris au sein du Parti conservateur.
«Truss se bat pour sa survie», titrait samedi The Times. «Truss s’accroche au pouvoir» affichait en Une le Daily Telegraph, le journal conservateur affirmant que des parlementaires Tories cherchent toujours un moyen de l’écarter de la tête de l’exécutif.
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