Cinq candidats conservateurs restent à ce jour en lice pour succéder à Boris Johnson à Downing Street. Parmi eux : l'ex-ministre des Finances défendant un «bon sens thatchérien», une figure de la campagne pro-Brexit et une candidate «anti-woke».
Après deux tours du scrutin interne au Parti conservateur britannique, cinq candidats restaient en lice le 14 juillet, pour désigner le remplaçant au poste de Premier ministre de Boris Johnson. Celui-ci, à la suite de scandales, a démissionné le 7 juillet de la tête des Tories et a indiqué rester au pouvoir jusqu’à ce que son successeur soit désigné – ce qui sera fait le 5 septembre.
Rishi Sunak
L’ancien Chancelier de l’Echiquier Rishi Sunak, qui a démissionné avec fracas de son poste la semaine dernière entraînant dans son sillage le départ d’une soixantaine de membres de l’exécutif, fait partie des favoris au poste de chef du Parti conservateur, et donc de chef du gouvernement. Il est arrivé en tête des deux tours de scrutin les 13 et 14 juillet.
Attaqué par les soutiens du Premier ministre qui l’accusent d’avoir trahi Boris Johnson, Rishi Sunak, 42 ans, était ministre des Finances depuis 2020.
Ce défenseur du Brexit a été plus globalement critiqué pour son action insuffisante contre l’envolée des prix. Il affirme que son approche économique relèverait du «bon sens thatchérien» s’il était élu, et dénonce les «contes de fées» d’autres candidats qui annoncent d’importantes baisses d’impôts dans un contexte de forte inflation. L’un des fervents soutiens de Boris Johnson, le ministre des Opportunités du Brexit Jacob Rees-Mogg, l’a néanmoins récemment qualifié de «socialiste».
Rishi Sunak a été analyste chez Goldman Sachs, puis employé dans des fonds spéculatifs.
Penny Mordaunt
Désormais favorite des adhérents du parti, qui départageront les deux finalistes en septembre, largement inconnue du grand public, la secrétaire d’Etat au Commerce extérieur Penny Mordaunt, 49 ans, a été une figure de la campagne en faveur du Brexit en 2016 et œuvre depuis à négocier des accords commerciaux. Elle a été ministre de la Défense en mai 2019, pendant 85 jours, avant un remaniement.
Cette réserviste de la Royal Navy est donnée gagnante face à n’importe quel adversaire, si elle accède à la finale.
Dans sa première intervention de campagne le 13 juillet, elle a appelé au retour aux valeurs traditionnelles du Parti conservateur «faible taux d’imposition, petit Etat, responsabilité personnelle».
Elle a fait un démarrage fulgurant qui fait d’elle la candidate à abattre, et se trouve être la cible d’attaques mettant en cause son expérience et ses compétences.
Liz Truss
Son franc-parler et son positionnement franchement à droite ont rendu la ministre des Affaires étrangères très populaire auprès de la base des Tories.
Liz Truss, 46 ans, s’est vu confier ce poste délicat en récompense de son travail en tant que ministre du Commerce international. A ce poste, cette championne du libre-échange, qui avait voté pour le maintien dans l’UE, a conclu une série d’accords commerciaux post-Brexit.
Admiratrice de l’ancien Premier ministre Margaret Thatcher, elle met en avant son bilan à la tête de la diplomatie, du soutien britannique à l’Ukraine au projet de loi hautement controversé qui vise à permettre à Londres d’outrepasser l’accord conclu avec l’UE sur les dispositions post-Brexit en Irlande du Nord.
Restée au gouvernement malgré l’exode massif des ministres la semaine dernière, elle est la candidate du camp Johnson.
Tom Tugendhat
Le président de la commission des Affaires étrangères à la chambre des Communes a été l’un des premiers à annoncer qu’il se présenterait si Boris Johnson était chassé du pouvoir.
Il a adopté un positionnement centriste par rapport à ses concurrents.
Ancien membre de l’armée britannique, Tom Tugendhat, 49 ans, a servi en Irak et en Afghanistan. Il a récemment affirmé sur Sky News que sa plus grosse erreur avait été «d’envahir un pays».
Kemi Badenoch
L’ancienne ministre britannique de l’Egalité Kemi Badenoch fait partie de la soixantaine de membres de l’exécutif qui ont démissionné pour forcer Boris Johnson à quitter ses fonctions.
En tant que ministre de l’Egalité, Kemi Badenoch, 42 ans, a été critiquée par les membres du comité consultatif LGBT+ du gouvernement pour des «retards» dans l’interdiction des «thérapies de conversion». Elle entend incarner un positionnement «anti-woke» cher aux conservateurs.
Une députée britannique adresse un doigt d’honneur à la foule juste avant son entrée au gouvernement