Le gestionnaire énergétique RTE évoque un risque de «conséquences lourdes» si les grèves dans le secteur des centrales nucléaires se poursuivent alors que ces dernières ont lieu dans un contexte à risque pour l'approvisionnement d'énergie.
Une «prolongation du mouvement social» dans les centrales nucléaires «aurait des conséquences lourdes» sur l’approvisionnement en électricité au «cœur de l’hiver», a estimé le 18 octobre le gestionnaire du réseau de transport d’électricité en France RTE dans un communiqué.
A plus court terme, RTE estime «très faible» à «modéré» le risque pour la sécurité d’approvisionnement en électricité dans les prochaines semaines, selon le communiqué du gestionnaire qui a présenté ses prévisions pour la période de mi-octobre à mi-novembre.
Parmi les raison avancées à ce risque faible, RTE estime que la survenue d’épisodes de froid précoce ou sévère est «très peu probable» d’ici à fin octobre, mais aussi que «le remplissage des stocks de gaz en France et en Europe» a désormais atteint «des niveaux très élevés».
Une grève qui tombe mal
Le 14 septembre, en dévoilant ses scénarios hivernaux, RTE avait placé la sécurité d’approvisionnement électrique sous vigilance renforcée et ce, dès l’automne, un fait exceptionnel. Dans un contexte de crise énergétique mondiale, à l’approche de l’hiver, la France se trouve en effet fragilisée par une production électrique nucléaire au plus bas en raison de travaux de maintenance et de problèmes de corrosion dans plusieurs centrales.
De plus, la grève pour les salaires qui touche le parc nucléaire depuis plusieurs semaines peut «avoir un impact sur le planning de retour en production de certains réacteurs», selon EDF. L’électricien a en effet déjà repoussé le redémarrage de cinq réacteurs.
Si «la disponibilité du parc nucléaire est, en date du 17 octobre, exactement conforme à la prévision de RTE de début septembre […] elle devrait s’en écarter à la baisse à partir de fin octobre et jusqu’à mi-novembre au moins», estime aujourd’hui RTE.
Les travaux de réparation des portions de tuyauteries et de contrôles pour défaut de corrosion sous contrainte se déroulent correctement selon une évolution «favorable».
Mais, les mouvements sociaux ont conduit «à des prolongations d’arrêt généralement de deux à trois semaines sur les réacteurs» pour traiter ces problèmes, d’où «des retards dans la maintenance des réacteurs». Conséquence pour RTE : «cela conduira à une disponibilité inférieure au scénario central de RTE durant la première partie du mois de novembre a minima».
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