Près de 200 rassemblements sont prévus dans le pays à l'appel des syndicats CGT, FSU et Solidaires et d'organisations de jeunesse, pour réclamer des hausses de salaires et lancer un avertissement au gouvernement, désireux de réformer les retraites.
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Les syndicats CGT, FSU et Solidaires, ainsi que quatre organisations de jeunesse dont l’Unef, ont appelé à une journée de grève interprofessionnelle ce 29 septembre. Les organisateurs ont choisi pour mot d’ordre central l’augmentation des salaires, des bourses et des minima sociaux, alors que l’inflation avoisine les 6% et que les prix de l’énergie flambent.
Plus de 200 rassemblements sont prévus, dont une manifestation dans la capitale qui partira de la place Denfert-Rochereau à 14h en direction de Bastille, les cortèges syndicaux devant s’élancer dès la matinée à Marseille, Lyon, Nantes, Bordeaux ou encore Caen. La CFDT ne s’associe pas à cette journée d’action, tandis que seule une dizaine d’unions départementales FO (Force ouvrière) appellent à manifester. En revanche, les partis de gauche membres de la Nupes, ainsi que le Nouveau parti anticapitaliste et Lutte ouvrière ont apporté leur soutien.
Parmi les secteurs mobilisés figurent les transports, avec l’appel à la grève de trois syndicats sur quatre à la SNCF, y compris la CFDT-Cheminots, tandis que la RATP a annoncé des perturbations du trafic des métros et bus en raison de la mobilisation. Les personnels de l’Education nationale, confrontée à une grave crise de recrutement, défileront également. Selon selon le Snuipp-FSU, premier syndicat du premier degré, la participation s’annonce assez élevée dans le primaire, avec près de 20% de grévistes.
Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a indiqué le 27 septembre qu’il s’attendait à une mobilisation «largement supérieure à celles de janvier et mars», constatant qu’il y avait «des appels à la grève dans de nombreuses professions». Les revendications salariales ont en effet tendance à se multiplier dans une série de secteurs, qu’il s’agisse de l’automobile avec des débrayages chez Stellantis, ou encore de l’industrie pétrolière : les salariés de Total sont ainsi en grève depuis trois jours, ayant emboîté le pas à un mouvement très suivi au sein d’ExxonMobil.
De la même manière, les entrepôts et supermarchés du groupe Carrefour ont connu des grèves au cours de la semaine précédente, la CGT appelant les salariés à se joindre au mouvement du 29 septembre et d’aller même jusqu’au 30 septembre. Dans les différents cas, la concomitance entre l’annonce de bénéfices considérables par les entreprises et des propositions de primes ou d’augmentations jugées insuffisantes ont déclenché la colère des salariés, alimentées dans certains cas par le versement de dividendes confortables aux actionnaires. Selon une étude du cabinet Deloitte publiée fin août, les salaires de base ont certes connu une hausse médiane de 2,5% en 2022, mais, comme le soulignait La Croix, ces augmentations «restent toutefois très en dessous de l’inflation, mesurée à +5,8% sur un an».
Une mobilisation en forme d’avertissement au gouvernement sur la réforme des retraites
A ce mot d’ordre central de l’augmentation des salaires s’ajoute le dossier sensible de la réforme des retraites, qu’Emmanuel Macron souhaite impérativement voir entrer en vigueur d’ici l’été 2023. Après les nombreuses hésitations et divisions qui ont émergé au sein de la majorité sur la méthode à employer, la Premier ministre Elisabeth Borne a annoncé ce 29 septembre que le gouvernement allait ouvrir un «nouveau cycle de concertations» en vue d’adopter un projet de loi «avant la fin de l’hiver». Dans ce dossier, les syndicats sont prêts à faire bloc pour rejeter la réforme, qui prévoit un report progressif de l’âge de départ à la retraite pour viser les 65 ans. Les organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires et Unsa) doivent ainsi se retrouver au siège de l’Unsa le 3 octobre, et pourraient alors décider d’une nouvelle journée de mobilisation, unitaire cette fois.
Passage en force ou nouvelle concertation ? La majorité divisée sur la réforme des retraites