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Sanctions antirusses : de nouveaux médias ciblés par Bruxelles

Dans le cadre du 14e paquet de sanctions contre la Russie, la Commission européenne a annoncé le 15 mai que les Vingt-Sept étaient parvenus à un accord pour sanctionner quatre médias supplémentaires, dont trois russes. La diplomatie russe a assuré qu’en cas d’entrée en vigueur, Moscou répliquerait en s’en prenant aux correspondants occidentaux.

Les Vingt-Sept se sont entendus pour inclure dans le futur train de sanctions antirusses quatre nouveaux médias, dont trois russes, les accusant d’être des «réseaux de propagande liés au Kremlin», selon les termes employés le 15 mai sur X (ex-Twitter) par la vice-présidente de la Commission européenne chargée des Valeurs et de la Transparence, la Tchèque Véra Jourova. Sont visés Voice of Europe, RIA Novosti, Izvestia et Rossiiskaïa Gazeta.

L’accord aurait été trouvé au Comité des représentants permanents (Coreper), organe chargé de préparer les travaux du Conseil de l’UE. En cas d’adoption par ce dernier, les quatre médias ciblés n’auraient plus le droit de diffuser au sein du bloc à compter du 25 juin, a précisé l’agence Bloomberg.

RIA Novosti fait partie du groupe de médias Rossia Segodnia. Elle est l’une des trois grandes agences de presse russes, avec TASS et Interfax. Quotidien d’informations générales et politiques, Rossiiskaïa Gazeta a été fondé par le gouvernement russe qui y publie les lois et les textes réglementaires, à l’instar du Journal officiel en France. Le quotidien Izvestia est détenu par National Media Group (NMG), une entreprise privée fondée par le milliardaire Alexeï Mordachov.

Quant au quatrième nom qui devrait rejoindre la liste noire de l’Europe, Voice of Europe, il s’agit d’un portail d’information multilingue basé en République tchèque et accusé par Prague d’être lié à une campagne d’influence russe visant «l’intégrité, la souveraineté et la liberté» de l’Ukraine.

Les correspondants occidentaux «sentiront notre réponse», promet Zakharova

Les futures sanctions visent également à interdire aux médias, ONG et partis politiques d’accepter tout financement russe, point sur lequel se sont également entendus les Vingt-Sept, a précisé Véra Jourova dans son message posté sur X (ex-Twitter).

La publication de ces informations survient quelques heures après un avertissement lancé par la diplomatie russe. Dans la matinée du 15 mai, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova avait averti que la Russie répondrait «immédiatement et très douloureusement» à toute mesure coercitive visant des médias et journalistes russes au sein de l’UE.

«Je tiens à rappeler à toutes ces têtes brûlées de Bruxelles qu’il y a des dizaines de journalistes des pays de l’UE qui vivent très bien et confortablement en Russie», a déclaré la diplomate. Ces derniers «sentiront notre réponse», a-t-elle ajouté.

Fin février 2022, dans la foulée du déclenchement de l’opération russe en Ukraine, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait annoncé que les médias publics RT et Sputnik «et leurs filiales» allaient être «interdits» de diffusion au sein de l’Union, afin d’«interdire leur désinformation toxique et nuisible en Europe».

Quelques jours plus tard, le Conseil de l’Union européenne concrétisait cette suspension «d’urgence», accusant RT et Sputnik de faire la «propagande» des autorités russes. Une première, dans la mesure où ces médias n’avaient pas violé la moindre règle de diffusion. Fin janvier 2023, RT France était contraint à la fermeture à la suite du gel de ses comptes bancaires par les autorités françaises, lui-même conséquence du neuvième paquet de sanctions ayant visé la maison-mère de RT, Ano TV Novosti.

Pour Borrell, les médias de l’Union européenne devraient apprendre de RT

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