Lors de la XIe Conférence de Moscou sur la sécurité internationale, le président russe a reproché aux Etats-Unis et à leurs alliés de menacer la stabilité internationale par leurs «agissements égoïstes et néocoloniaux».
XIe Conférence sur la sécurité internationale
«La politique [de l’Occident] consistant à jeter de l’huile sur le feu s’illustre parfaitement en Ukraine», a déclaré Vladimir Poutine lors de la XIe Conférence sur la sécurité internationale, organisée ce 15 août par le ministère russe de la Défense.
«En envoyant des milliards de dollars au régime néonazi de Kiev et en l’armant et en y envoyant des mercenaires, tout [était] fait pour aggraver le conflit et y entraîner d’autres Etats», a-t-il ajouté.
Une lutte qui ne cesse de s’étendre, a de surcroît estimé Vladimir Poutine, dénonçant les pays de l’OTAN qui «n’ont de cesse de renforcer leurs capacités, déplaçant la confrontation du domaine militaire aux sphères spatiales et informationnelles».
Du Sahara au Pacifique, l’Occident «néocolonialiste» joue les pyromanes
Enumérant les foyers de tension actuels, notamment en Afrique et dans la zone indo-pacifique, le président russe a pointé du doigt la responsabilité des Etats-Unis et leurs velléités qu’il juge impérialistes : «Dans différents endroits du monde, on souffle sur les braises d’anciens conflits et on en suscite de nouveaux.»
Selon lui, «le but des auteurs de ces agissements est évident : continuer à tirer profit de tragédies humaines, à contraindre des Etats à une soumission vassale dans le cadre d’un système néocolonial en exploitant leurs ressources de manière éhontée». Et Vladimir Poutine de citer l’exemple de la guerre en Libye de 2011, ayant entraîné la prolifération de groupes terroristes qui déstabilisent depuis le Sahara, le Mali et la République de Centrafrique.
Evoquant «la promotion de soi-disant “stratégies indo-pacifiques”», le président russe a tancé ce qui n’est selon lui «rien d’autre que la création d’unions politico-militaires favorables à Washington», visant là la récente alliance trilatérale entre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie. Bien que les foyers de tension à travers le monde obéiraient à leur problématique propre, ils se trouveraient dans des situations «créées par des aventures géopolitiques, des lubies égoïstes et néocoloniales de l’Occident», a-t-il poursuivi.
La souveraineté des peuples, fondement du monde multipolaire selon Poutine
A l’inverse de la politique de l’OTAN, Vladimir Poutine a rappelé l’attachement de la Russie à «un monde multipolaire fondé sur les normes et principes du droit international, de la souveraineté et l’égalité des Etats, de la coopération et la confiance». Pour le chef de l’Etat russe, «baisser la confrontation au niveau global et régional et neutraliser les défis et risques, et renforcer la confiance ne seraient possibles qu’en unissant les efforts de la communauté internationale».
Depuis le discours de Vladimir Poutine à la conférence de Munich en 2007, la Russie n’a eu de cesse de promouvoir l’émergence d’un ordre mondial multipolaire, contredisant le monde unipolaire sous domination américaine. Ce positionnement n’a fait que se renforcer lors des crises, et particulièrement depuis le changement de régime à Kiev en 2014 et les premières vagues de sanctions. La Russie a multiplié les ouvertures en direction de l’Inde et de la Chine bien sûr, mais aussi vers l’Afrique, comme en a attesté la tenue au mois de juillet du second sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg.
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