Selon des officiels américains cités par Bloomberg, les représailles iraniennes à la suite de la frappe imputée à Israël contre le consulat iranien de Damas pourraient advenir prochainement. Le 10 avril, l'ayatollah Khamenei a jugé l'attaque contre la représentation diplomatique en Syrie comme une attaque contre le territoire iranien.
Des frappes majeures de missiles ou de drones de l’Iran et de ses partisans contre des cibles militaires et gouvernementales en Israël seraient «imminentes», a rapporté Bloomberg ce 11 avril, citant des sources «familières avec les renseignements».
L’escalade a débuté au Moyen-Orient avec la frappe imputée à Israël le 1er avril contre le consulat iranien à Damas, tuant plusieurs officiers du Corps des Gardiens de la révolution islamique. La riposte de Téhéran confirmerait l’aggravation de la situation.
L’estimation reste toutefois imprécise. «Il s’agit davantage de savoir quand, et non si», a déclaré l’une des sources de Bloomberg, se référant aux évaluations des renseignements américains et israéliens. Ces derniers estimeraient que l’attaque ne viendrait pas nécessairement du front d’Israël et du Hezbollah libanais.
Comme le relève Al Jazeera, Téhéran peut compter sur l’ensemble de l’«axe de la résistance» : les Houthis yéménites, le Hamas palestinien, le Hezbollah libanais, les factions chiites irakiennes, qui ont déjà tué trois soldats américains en Jordanie en début d’année, mais aussi le gouvernement syrien. Le média qatari estime toutefois que le moment est mal venu pour Téhéran, qui a montré depuis le début du conflit à Gaza qu’il voulait maîtriser l’escalade. L’Iran est symboliquement contraint de mener des représailles et l’option d’une frappe contre une représentation diplomatique israélienne resterait mesurée, toujours selon Al Jazeera
La frappe du consulat, une attaque contre le territoire iranien selon Khamenei
Le 10 avril, le guide suprême iranien, l’ayatollah Khamenei, s’est adressé à des milliers de fidèles pendant la prière de l’Aïd el-Fitr à Téhéran, promettant des représailles contre Israël à la suite de l’attaque contre le consulat iranien à Damas. «Le régime malveillant [Israël] a commis une erreur. Il doit être puni et il le sera», a-t-il déclaré. «Les consulats et les ambassades de chaque pays sont le territoire du pays auquel appartient l’ambassade. Lorsqu’ils attaquent notre consulat, c’est comme s’ils attaquaient notre territoire. C’est la coutume dans le monde entier», a-t-il ajouté.
«Aucune ambassade israélienne n’est plus en sécurité», avait aussi menacé le 7 avril le général des Gardiens de la révolution Yahya Rahim Safavi. À ce jour, selon The Times of Israel, l’État hébreu a fermé 28 ambassades dans le monde par peur de représailles iraniennes sur un bâtiment diplomatique.
En janvier 2020, ripostant après l’assassinat du commandant Qassem Soleimani de la force Al-Qods, l’Iran avait lancé une attaque de missiles sur des bases américaines en Irak. Une cinquantaine de soldats américains furent blessés, atteints de commotions cérébrales.
Une semaine après le raid sur le consulat iranien, Israël mène des frappes sur la Syrie