Interviewé par la chaîne de télévision russe RBK à Moscou le 16 mars, Sergueï Lavrov a affirmé que Macron était le seul dirigeant des 27 à défendre une autonomie de l’UE vis-à-vis de Washington, citant notamment ses propos en matière de défense.
Sergueї Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a affirmé sur la chaîne de télévision RBK le 16 mars 2022 qu’Emmanuel Macron était à ses yeux le seul dirigeant de l’Union européenne qui ne serait pas «déjà soumis aux Américains».
Interrogé sur l’évolution des rapports de force depuis la fin de la Guerre froide et l’émergence d’un monde multipolaire, le ministre russe a en premier lieu fustigé l’«ordre mondial fondé sur des règles» que Washington décrèterait et adapterait en fonction des intérêts exclusivement étasuniens, ordre que l’Union européenne accepterait sans rechigner.
Le chef de la diplomatie russe a alors estimé que seul Emmanuel Macron «continue d’évoquer la nécessité d’une autonomie stratégique pour l’UE», ajoutant : «Personne ne permettra que cela se produise.» Et de justifier : «Tous les autres membres de l’Union européenne se sont déjà soumis aux Américains.»
Emmanuel Macron avait effet défendu l’idée d’une souveraineté européenne, notamment en matière de défense, à plusieurs reprises et fait partie des dirigeants occidentaux plaidant pour le maintien d’un dialogue avec la Russie, y compris Vladimir Poutine. En juin 2020, le chef d’Etat français avait ainsi plaidé pour «une Europe plus forte, plus solidaire, plus souveraine» tout en affirmant que «le caractère stratégique impose d’avoir une souveraineté européenne». En même temps, devant les députés européens en janvier 2022, le chef d’Etat avait envisagé un «nouvel ordre de sécurité» où l’Union européenne serait… associée étroitement à l’OTAN. «Ces prochaines semaines doivent nous conduire à faire aboutir une proposition européenne bâtissant un nouvel ordre de sécurité et de stabilité. Nous devons le construire entre Européens, puis le partager avec nos alliés dans le cadre de l’OTAN, puis ensuite le proposer à la négociation à la Russie», avait ainsi lancé Emmanuel Macron.
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