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«Si tu élargis, nous élargirons» : Nasrallah prévient les Israéliens que le Hezbollah est prêt

Hassan Nasrallah a averti les Israéliens que s'ils voulaient étendre le conflit, le Hezbollah était prêt. Le leader du parti chiite a également rejeté catégoriquement les pressions occidentales et la proposition française sur le retrait des forces de la milice à plusieurs kilomètres de la frontière avec Israël.

Pour la sixième fois depuis le 7 octobre, le leader du Hezbollah a pris la parole le 13 février pour passer en revue les défis de son parti et revenir sur les accrochages frontaliers avec l’armée israélienne. Un discours attendu pour connaître les objectifs du parti libanais. 

«À ceux qui nous menacent d’élargir la guerre, nous disons : si tu élargis, nous élargirons», a prévenu Hassan Nasrallah en interpellant le ministre israélien de la Défense : «Gallant a dit qu’il n’arrêtera pas, alors n’arrête pas ! Nous non plus nous n’arrêterons pas !» Il a martelé qu’en cas d’escalade du conflit «si Israël choisit la guerre, il lui faudra ajouter deux millions de personnes à la liste des déplacés du nord».

Nasrallah exhorte ses partisans à jeter leur téléphone

Le dignitaire chiite a raillé la demande israélienne sur le recul des forces du Hezbollah à plus de dix kilomètres de la frontière. «Un responsable politique que je ne citerai pas a dit qu’il serait plus facile pour les Israéliens de déplacer le fleuve vers le sud», a-t-il déclaré, sous-entendant que l’unité d’élite du parti (el-Radwane) et son arsenal le plus lourd ne seraient pas relocalisés. 

Stéphane Séjourné avec le chef du Parlement libanais Nabih Berry le 6 février 2024.

Proche-Orient : malgré le message de Séjourné, les combats continuent entre Tsahal et le Hezbollah

Concernant les pressions occidentales, Hassan Nasrallah a rétorqué : «Ils prennent la feuille de route israélienne, texto, et la transmettent au Liban», en référence au message porté par le nouveau ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné lors de son déplacement à Beyrouth le 6 février dernier. Le chef de la diplomatie française avait transmis aux autorités libanaises les menaces israéliennes en cas de continuation des combats avec le Hezbollah à la frontière.

Pour le leader de l’organisation pro-iranienne, l’État libanais peut «demander plus que l’application [par Israël] de la 1701». Cette résolution de l’ONU datant de 2006 après le conflit entre le Hezbollah et l’armée israélienne exigeait le retrait du Hezbollah au nord du fleuve Litani, à 30 kilomètres de la frontière, et le respect par Israël de la souveraineté libanaise.

Hassan Nasrallah ferait donc monter les enchères pour les futures négociations. D’ailleurs, il a rappelé dans son discours que les pourparlers débuteraient uniquement si la guerre à Gaza prenait fin. 

Le chef de la milice chiite a également eu un mot pour ses propres partisans, leur demandant de faire attention à l’utilisation de leur smartphone. «Le smartphone est un appareil d’espionnage ! Il entend tout ce que vous faites, dites, envoyez et prenez en photo. Votre localisation, votre maison… Israël n’a pas besoin de plus que cela», a-t-il prévenu, tout en demandant de les jeter, de les enterrer ou de les mettre dans une boîte en métal. 

Depuis le début du conflit à Gaza, le Hezbollah et l’armée israélienne se rendent coup pour coup. Frappes aériennes, tirs de missiles, drones explosifs, les deux ennemis s’affrontent quotidiennement depuis le 8 octobre. Le parti chiite libanais a perdu plus de 190 hommes en plus de quatre mois. 

En 120 jours de guerre, le Hezbollah revendique 961 opérations militaires contre Israël

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