Suite à la réunion les 5 et 6 août en Arabie Saoudite d'un sommet dédié au conflit en Ukraine, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a dénoncé les propositions ukrainiennes et rappelé les principes préalables à tout accord de paix.
«Aucun des dix points de la formule de paix de Zelensky ne vise à chercher une solution négociée ni diplomatique à la crise», a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova lors d’un point presse ce 7 août, commentant le sommet de Djeddah. «L’ensemble se présente comme un ultimatum dépourvu de sens imposé à la Russie, qui vise en fait à prolonger les hostilités», a-t-elle ajouté.
Accueilli par l’Arabie saoudite les 5 et 6 août à la demande de l’Ukraine, le sommet de Djeddah portait sur la résolution du conflit ukrainien. Deuxième volet d’une série de rencontres commencée le 24 juin à Copenhague, il rassemblait les pays du G7, ceux des BRICS, excepté la Russie qui n’était pas conviée, ainsi que la Turquie et l’Arabie saoudite, le pays hôte. Aucune avancée notable n’a été signalée, ni de déclaration commune annoncée.
Précédemment dans son point de presse du 2 août, la diplomate russe avait dénoncé avec virulence «le pseudo-plan de paix» du régime de Kiev, «composé d’ultimatums qui sont à l’évidence inacceptables pour la Russie. Ses auteurs en sont parfaitement conscients et s’appuient sur ce document pour faire durer les combats et recevoir davantage d’aide matérielle».
Le poids de la Chine dans les négociations
La Chine, qui n’avait pas participé à la rencontre du mois de juin, jugeant la coalition «déséquilibrée», était néanmoins présente à Djeddah. Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que «la Chine était prête à collaborer avec la communauté internationale pour continuer à jouer un rôle constructif dans la recherche d’une solution politique à la crise ukrainienne».
Le Wall Street Journal rapporte que l’envoyé spécial chinois y a tenu un échange de vues approfondi avec toutes les parties sur une solution politique à la crise. Se référant à des sources diplomatiques occidentales présentes sur place, le journal américain indique qu’«en tant qu’alliée de la Russie, la Chine avait joué un rôle décisif dans l’avancement des négociations et avait proposé un moyen de refléter dans les discussions certaines lignes rouges et craintes de Moscou».
La Russie exige que Kiev mette fin aux hostilités
«Nous sommes convaincus qu’un règlement véritablement global, durable et équitable n’est possible que si le régime de Kiev met fin aux hostilités et aux attentats terroristes», a déclaré Maria Zakharova.
Au cours de son intervention, la diplomate a rappelé quels étaient, selon la Russie, les préalables à des négociations de paix : «Les fondements originaux de la souveraineté de l’Ukraine doivent être confirmés – son statut neutre, non aligné et non nucléaire». Pour elle, «la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine […] doivent être assurées».
Evoquant les régions rattachées à la Fédération de Russie, «nouvelles réalités territoriales qui doivent être reconnues», elle a fait valoir le «droit à l’autodétermination inscrit dans la Charte des Nations unies» : «Les droits de leurs citoyens et des minorités nationales doivent être garantis, conformément aux exigences de sa législation nationale et du droit international.»
Accusant l’Occident d’utiliser l’Ukraine «comme l’instrument d’une guerre hybride contre la Russie», Maria Zakharova a souligné que la Russie «appréciait hautement la médiation et les initiatives humanitaires de [ses] amis des pays du Sud en faveur de la paix». «Contrairement au régime de Kiev, qui a interrompu et interdit les négociations avec la Russie, nous avons toujours été et restons ouverts à une solution diplomatique à la crise et sommes prêts à répondre à des propositions vraiment sérieuses», a-t-elle conclu.
Mi-juin, lors d’une autre initiative visant à trouver une issue au conflit ukrainien, le président sud-africain Cyril Ramaphosa avait mené une mission diplomatique africaine en Ukraine et en Russie. Lors de leur escale à Kiev, Volodymyr Zelensky avait adressé une fin de non-recevoir aux demandes des dirigeants africains. Quelques semaines plus tard, lors du sommet de l’OTAN à Vilnius, aucun processus de paix n’a été véritablement évoqué par les membres de l’Alliance, qui ont réaffirmé leur soutien militaire à Kiev.
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