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Missile supersonique russe Hermès : les essais de ce tueur de tanks se poursuivent

Bientôt, un nouvel atout dans l’arsenal russe ? Conçu pour détruire les blindés, le missile supersonique Hermès passe ses derniers tests avant sa mise en service. Puissant et autonome, ce vecteur serait de plus peu sensible au brouillage.

Il ne devrait pas intervenir immédiatement face à la contre-offensive ukrainienne, mais peut-être le missile Hermès sera-t-il un jour le cauchemar des chars fournis à Kiev par l’Occident. Alors que certains médias occidentaux semblent s’inquiéter au mois de juin de sa mise en service prochaine, la firme KBP, de la holding Rostec, déclarait fin mai à RIA Novosti poursuivre les essais de mise en service de ce missile supersonique polyvalent, capable de traiter des cibles terrestres mobiles et fixes et même des aéronefs volant à faible vitesse.

Obusier automoteur 2S19 Msta-S des forces armées russes (image d'illustration).

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Capable de voler à 1 300 mètres par seconde et d’emporter sa charge militaire de 28 kg sur 100 km maximum (15 km pour sa version embarquée sur aéronef), le missile Hermès est de type «fire and forget» (tire et oublie). Une fois lancé avec les paramètres de la cible, il est capable de se diriger tout seul vers son objectif en utilisant son système de guidage inertiel, le positionnement par satellite Glonass et les signaux radars. Certains rapports indiquent qu’il pourrait aussi s’appuyer sur la détection par infrarouge et un système de laser semi-actif en phase terminale de guidage. Son fabricant mentionne enfin que le système d’arme comprend des drones de reconnaissance pour affiner sa trajectoire et illuminer les cibles.

L’ensemble de ces caractéristiques rendraient le vecteur Hermès peu sensible aux contre-mesures électroniques et permet surtout au lanceur de s’éclipser après le tir, le rendant moins vulnérable aux tirs de contre-batterie.

Lors d’une présentation au Forum international militaro-technique Army-2020 organisé par le ministère russe de la Défense, un représentant du bureau d’études Shipunov (filiale de Rostec), concepteur de ce système d’armes, s’est exprimé auprès de l’agence TASS.

Probabilité de destruction de 98 à 99%

Selon son estimation après un «cycle complet d’essais», «un seul missile du système sera suffisant pour éliminer de manière fiable tout char occidental existant», la probabilité de destruction étant de 98 à 99%. Outre la précision du vecteur, le fait qu’il choisisse son angle d’attaque en fonction de la cible (par le dessus pour un char, là où il est le plus vulnérable) contribue à ces bons résultats.

«Les tests du complexe Hermès sont en cours» et «la décision de livraison [aux troupes russes] sera prise en fonction des résultats des tests», a récemment fait savoir KBP, le fabricant du missile supersonique. Le service de presse de la société russe a précisé que KBP travaillait à la modernisation du système d’arme «en tenant compte de l’évolution de la situation et de l’environnement».

Ce n’est en fait que le dernier épisode de la conception de ce missile, qui remonte aux années 1990. Après une première phase, qui a vu le développement de trois versions, l’une conçue pour être tirée du sol, la seconde d’un aéronef (la seule à avoir réellement été testée en 2003), la troisième d’un navire, le projet Hermès a été mis de côté. L’intervention russe en appui au gouvernement syrien a alors fait apparaître le besoin de missiles de précision et Hermès est ressorti des cartons en 2016.

Si les tests finaux s’avèrent concluants, Hermès pourrait être rapidement produit en série, la plupart de ses composants étant déjà fabriqués en masse. Ainsi, le missile de ce système d’arme semble dérivé de celui employé dans le système antiaérien Pantsir-S, en service dans l’armée russe depuis 2012.

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