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Kosovo : les Serbes manifestent contre l’interdiction des transactions en dinar serbe

Plusieurs milliers de Serbes du Kosovo ont manifesté ce 12 février à Mitrovica contre l'interdiction des transactions en dinar serbe, utilisé jusqu'à présent dans des villes du nord où la population est majoritairement serbe.

Des soldats de l’armée australienne tirent un missile antichar Javelin lors de l’exercice Chong Ju, à la base militaire de Puckapunyal, à environ 100 kilomètres au nord de Melbourne, le 9 mai 2019 (photo d’illustration).

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L’association des retraités serbes du Kosovo voulait «attirer l’attention du monde entier» sur cette décision qu’ils estiment injuste. Depuis le 1er février, les Serbes du Kosovo, pays dont la monnaie officielle est l’euro, n’ont théoriquement plus le droit d’utiliser le dinar serbe.  Ils ont manifesté ce 12 février à Mitrovica.

Mais face aux critiques, une période de transition a été décidée jusqu’à fin février. Plusieurs dizaines de milliers de personnes reçoivent chaque mois des retraites ou des aides en dinars – et souvent en liquide – depuis Belgrade.

«La décision d’abolir le dinar, de rendre impossible l’obtention de nos pensions bien méritées, signifie littéralement que notre gagne-pain est fini, que notre vie est finie», a déclaré depuis une scène improvisée Dusanka Djorovic, une retraitée, devant les personnes rassemblées sur une place inondée de drapeaux serbes, au son de l’hymne national serbe.

Mitrovica est une ville divisée entre une partie serbe et une partie albanaise.

La décision des autorités du Kosovo, annoncée fin décembre, a déclenché des condamnations internationales, plusieurs alliés de Pristina demandant au Premier ministre Albin Kurti un temps d’adaptation. Elle a également suscité une vive réaction de Belgrade.  

Belgrade accuse Pristina de vouloir «créer des conditions de vie insoutenables»

«Le gouvernement du Kosovo n’appliquera aucune mesure punitive pendant la période de transition», a déclaré Albin Kurti sur X (ex-Twitter) ce 12 février, après avoir affirmé à plusieurs reprises qu’il souhaitait une transition «douce» et un apaisement avec la Serbie. 

Mais pour Belgrade, qui n’a jamais reconnu l’indépendance du Kosovo, les autorités de Pristina veulent priver sa minorité serbe de ses salaires et retraites. 

Le 8 février, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le président serbe Aleksandar Vucic a accusé le Kosovo de vouloir «créer des conditions de vie insoutenables et expulser les Serbes du territoire».

Albin Kurti estime de son côté que les Serbes pourront recevoir ces paiements de la Serbie en euros.

Pour rappel, le Kosovo, province historiquement serbe, compte désormais 120 000 Serbes sur une population totale de 1,8 million de personnes, cette minorité étant majoritaire dans le nord. La province a déclaré unilatéralement son indépendance en 2008, reconnue par les États-Unis et la plupart des pays occidentaux, mais pas par la Serbie, la Russie, la Chine, l’Inde ou encore l’Espagne.

Les tensions entre la Serbie et les autorités autoproclamées du Kosovo ont connu un vif regain en 2023, lorsqu’en mai Pristina avait organisé des élections anticipées dans des localités majoritairement peuplées de Serbes, puis en septembre, quand un groupe d’hommes armés serbes avait tué un policier kosovar avant que les forces de l’ordre de Pristina ne tuent trois membres du groupe à l’issue du siège d’un monastère orthodoxe dans lequel ils s’étaient réfugiés.

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