L'aviation israélienne a largué des tracts au-dessus du village libanais de Wazzani, affirmant que le Hezbollah utilise des armes depuis les zones civiles. Le maire a parlé de «guerre psychologique», poussant les habitants à fuir. Une guerre qui se joue aussi sur les réseaux sociaux ou les sites de rencontres et suscite la crainte d'un espionnage.
Alors que le Hezbollah et l’armée israélienne s’affrontent depuis le 8 octobre, Tsahal a largué le 11 mars des tracts au Sud-Liban pour prévenir les habitants que la milice chiite utilisait des zones civiles, rapporte L’Orient-Le Jour.
Selon le quotidien libanais francophone, le maire d’une localité a indiqué qu’un petit drone israélien avait largué des tracts sur le village de Wazzani. L’élu a précisé que les papiers étaient tombés dans les rues et sur le toit des immeubles. «Habitants du Sud, le Hezbollah met en danger votre vie, celle de vos familles et de vos maisons. Le Hezbollah installe ses membres et ses dépôts d’armes dans vos quartiers», accuse le feuillet israélien.
Le maire du village a toutefois martelé: «nous savons qu’il s’agit d’une guerre psychologique menée contre le village, mais nous resterons ici, même si les tracts ont alarmé les habitants». Le village frontalier de Wazzani est régulièrement pris pour cible par l’armée israélienne.
Le Mossad utilise Tinder pour récolter des informations sur les Libanais
La guerre psychologique qu’Israël mène au Liban se joue également sur le terrain des applications de rencontres virtuelles. En effet, selon une enquête de L’Orient-Le Jour, l’application Tinder sur le territoire libanais fourmille de profils israéliens. Il s’agirait soit d’un brouillage des GPS permettant à des personnes extérieures au pays du Cèdre de rentrer en contact avec des Libanais, soit d’une infiltration virtuelle pour récolter un maximum d’informations au profit du Mossad. En effet, sur la plateforme on retrouve des profils israéliens à moins d’un kilomètre de Beyrouth.
Concernant les renseignements et l’espionnage, plusieurs ressortissants étrangers ont été suspectés la semaine passée dans la banlieue sud de Beyrouth, fief de la milice chiite. Des Néerlandais munis de passeports diplomatiques ont été arrêtés à Haret Hreik, quartier général de l’organisation pro-iranienne. De surcroît, un Espagnol a été appréhendé par le mouvement chiite et remis à l’armée libanaise après avoir pris des photos dans certaines ruelles du sud de la capitale.
La tension ne cesse de s’accroître
Le Hezbollah est en effet sur ses gardes après l’assassinat en janvier dernier de Wissam Tawil, un haut dirigeant des forces al-Radwane. L’homme a été tué par une bombe placée sous sa voiture et non par un missile. À l’occasion, Hassan Nasrallah avait ordonné à ses partisans de jeter leurs téléphones pour éviter la géolocalisation de certains combattants du parti.
Depuis le 8 octobre, les tensions entre Tsahal et le Hezbollah ne cessent de s’accentuer, faisant planer la menace d’une intervention au sol d’Israël. Escarmouches, frappes de missiles et de drones se succèdent depuis l’éclatement du conflit entre le Hamas gazaoui et l’État hébreu.
Alors que les raids de Tsahal se limitaient majoritairement à un rayon de cinq kilomètres à la frontière, depuis peu, l’aviation israélienne a étendu ses frappes vers Baalbeck, Saïda ou encore Nabatiyé. Dans la nuit du 3 au 4 mars, le Hezbollah dit avoir repoussé deux infiltrations terrestres de l’armée israélienne au Sud-Liban.
Liban : l’émissaire américain joue la carte de l’opposition au Hezbollah