Un bombardement israélien sur le Sud-Liban a tué Ali Ahmed Hussein, un commandant des forces spéciales du Hezbollah. Tsahal l'accusait notamment d'avoir été «responsable de nombreuses opérations de lancement de roquettes sur le territoire israélien». Les craintes d'un choc frontal d'ampleur entre le parti chiite et l'armée israélienne s'accumulent.
Les tensions ne retombent pas entre les deux ennemis frontaliers. Outre les bombardements en Syrie sur des positions de la milice chiite, l’armée israélienne a frappé le Sud-Liban dans la nuit du 7 au 8 avril, tuant un haut gradé du Hezbollah.
En effet, selon le porte-parole arabophone de Tsahal, l’armée israélienne a tué «le commandant de la région d’al-Houjair (Monts Rumim) de la Force Radwan affiliée au Hezbollah». Dans un message publié sur la plateforme X, il détaille l’opération, expliquant que «des avions militaires ont attaqué et éliminé dans la région de Sultaniyeh, dans le sud du Liban, le dénommé Ali Ahmed Hussein», considéré comme «un élément responsable et éminent du Hezbollah».
Il précise que le milicien du parti chiite libanais était «responsable de nombreuses opérations de lancement de roquettes sur le territoire israélien», avant d’ajouter que deux autres membres du Hezbollah ont été tués lors du raid.
Les deux ennemis se préparent à une guerre frontale
Dans un communiqué du parti publié sur le site Al-Manar, l’organisation pro-iranienne a fait état du «martyr du Moudjahid Ali Ahmed Hussein “Abbas Jaafar”, né en 1984».
Le Hezbollah a également mené des opérations contre des positions israéliennes le 7 avril. Le parti chiite a revendiqué des frappes contre «la caserne de Kaila», sur «le site d’Al-Samaqa» et sur «la caserne Zibdin dans les fermes libanaises occupées de Chebaa».
Selon un décompte de L’Orient-Le Jour, le parti chiite libanais a perdu 274 combattants depuis le 8 octobre dernier, soit plus d’un par jour.
Le front nord opposant le Hezbollah à l’armée israélienne a varié en intensité. Depuis le 8 octobre dernier, les deux ennemis s’affrontent quasi-quotidiennement avec des escarmouches et le ciblage de postes d’observation. Israël a récemment étendu la profondeur de ses frappes en visant Baalbek, à plus de 100 kilomètres de la frontière, mais également Nabatiyeh, la Bekaa, Saïda ou encore Tyr, principale ville du Sud-Liban.
Un article de L’Orient-Le Jour datant du 6 avril nous apprend qu’outre les raids sur les positions du Hezbollah, Tsahal cible de plus en plus la Jamaa islamiya libanaise, branche locale des Frères musulmans. L’aile militaire, les forces al-Fajr, qui représente seulement 1 000 hommes est de plus en plus populaire au sein de la rue sunnite libanaise. Cette organisation se veut une représentation du Hamas au Liban, tout en s’alignant sur les positions du Hezbollah chiite.
Reste que selon un article de Reuters, l’armée israélienne se prépare à une opération sur le territoire libanais. «Nous avons commencé à préparer le passage d’une position défensive à une position offensive», a indiqué Tsahal le 7 avril après des exercices à la frontière libanaise. Le communiqué a précisé qu’«au cours des derniers jours, une autre phase de la préparation à la guerre du commandement nord a été achevée, centrée sur les entrepôts d’urgence opérationnels pour une large mobilisation des troupes en cas de besoin».
Le retrait le 7 avril de la 98e division commando du sud de la bande de Gaza a naître des spéculations sur une intervention au Sud-Liban.
De son côté, dans son discours du 5 avril, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah avait indiqué «chacun doit se préparer, organiser ses affaires et se préparer à toute éventualité». S’adressant au Premier ministre israélien, qu’il a qualifié de «cinglé», il a menacé : «À Gaza tu ne t’en sors pas et tu veux faire une guerre contre le Liban ? La Résistance au Liban n’a pas peur de la guerre».
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