Alors que la Turquie a récemment lancé plusieurs raids aériens sur les positions kurdes en Syrie, Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé son souhait de créer une zone tampon le long de sa frontière en incluant la ville emblématique kurde de Kobané.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a lancé depuis le 20 septembre une série de raids aériens sur le nord-est de la Syrie et des positions de combattants kurdes, a réaffirmé le 25 novembre son objectif d’établir une «ceinture de sécurité d’Ouest en Est», le long de la frontière sud.
Une telle zone engloberait de facto la ville emblématique de Kobané, reprise en 2015 par les Forces démocratiques syriennes (FDS, kurdes) aux djihadistes du groupe Etat islamique avec le soutien des Etats-Unis.
«Avec la ceinture de sécurité que nous sommes en train de créer au-delà de nos frontières, nous défendrons les droits de millions de femmes et d’enfants innocents», a martelé Recep Tayyip Erdogan lors d’un discours à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’encontre des femmes.
Une intervention militaire turque en Syrie «le moment venu» ?
«Si Dieu le permet, nous compléterons cette [zone] le long de toute notre frontière d’Ouest en Est dès que possible», a-t-il insisté. La région de la Kobané est la dernière à échapper au contrôle de l’armée turque déployée depuis 2019 le long de la frontière en territoire syrien.
Ankara a affirmé que l’attentat qui a fait six morts et 81 blessés au cœur d’Istanbul le 13 novembre avait été commandité depuis Kobané, ce que les Kurdes ont démenti.
Mais depuis le 20 novembre les bombardement aériens et les tirs d’artillerie se sont concentrés sur les zones où les autorités turques affirment viser des positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et de ses alliés des Unités de protection du peuple (YPG), composante dominante des FDS.
Le président turc, qui compte déclencher «le moment venu» une offensive terrestre, a désigné les localités syriennes de «Tal Rifat, Manbij, Ayn al-Arab», afin de compléter sa zone de sécurité de 30 kilomètres de large le long de la frontière méridionale.
Le 22 novembre, le Kremlin a exhorté la Turquie à ne pas «déstabiliser la situation» dans le nord de la Syrie, craignant que cela ait «un effet boomerang».
«Effet boomerang» : Le Kremlin appelle Ankara à ne pas «déstabiliser la situation» en Syrie