Mettant en avant que la binationalité est une «double allégeance», le porte-parole adjoint de la diplomatie française a déclaré le 14 mars que Paris n’enquêterait pas sur les actions des franco-israéliens engagés dans l’armée israélienne.
La diplomatie française a été claire : Paris n’enquêtera pas sur les agissements des franco-israéliens dans les rangs de Tsahal. «La binationalité c’est une double allégeance donc on n’enquêtera pas sur ce que feront les franco-israéliens vis-à-vis de leurs obligations militaires en Israël», a déclaré le 14 mars Christophe Lemoine lors d’une conférence de presse.
Le porte-parole adjoint de la diplomatie française répondait à une question de la correspondante de l’agence turque Anadolu, Esra Taskin, quant à la possibilité d’«enquêtes» menées sur les binationaux qui ont rejoint l’armée israélienne.
💢 ❝ La France refuse d’enquêter « sur ce que feront les franco-israéliens » à Gaza du fait de leur binationalité ❞
🗣️ Interrogé par la correspondante d’Anadolu, Esra Taskin, le porte-parole adjoint de la diplomatie française, Christophe Lemoine, a fait savoir qu’aucune… pic.twitter.com/8pNe4DbX1f
— Anadolu Français (@aa_french) March 14, 2024
Quant à la deuxième partie de la question, à savoir «si ces binationaux ont commis des crimes contre les Gazaouis, seront-ils poursuivis en France?», Christophe Lemoine l’a qualifiée de «prospective». «Si je comprends bien votre question, ils ne les ont pas encore commis, donc je vous répondrai le moment venu s’ils commettent ces crimes et que c’est avéré», a poursuit le porte-parole du Quai d’Orsay.
4 000 soldats de nationalité française dans les rangs de Tsahal
Parmi les 350 000 réservistes mobilisés par l’armée israélienne, pas moins de 4 000 ont la nationalité française selon le quotidien Le Parisien.
Depuis le début du conflit, opposant Israël au Hamas, déclenché le 7 octobre par l’attaque sanglante du mouvement palestinien contre l’État hébreu, plusieurs pays tels que l’Afrique du Sud, la Turquie, le Brésil ont accusé Israël de commettre un «génocide» à l’encontre de la population gazaouie. Plusieurs organisations non gouvernementales, dont Amnesty International, B’Tselem et Human Right Watch, ont également pointé du doigt le bombardement ainsi que le blocus de la bande de Gaza, accusant Tsahal de «crimes de guerre».
Selon le dernier décompte du ministère de la Santé du Hamas, ce 16 mars, l’offensive israélienne a fait 31 553 morts dans la bande de Gaza, majoritairement des civils.
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