France

La CGT juge la réquisition des travailleurs «illégale» et appelle à soutenir les grévistes

La CGT fustige la décision d'Elisabeth Borne de réquisitionner le personnel des raffineries. Le secrétaire général du syndicat Philippe Martinez invite le gouvernement à «taper du poing sur la table» pour pousser ces entreprises à négocier.

La réquisition des travailleurs décidée le 11 octobre pour débloquer les dépôts de carburants du groupe Esso-ExxonMobil, «n’est pas nécessaire et est illégale», accuse la CGT dans un communiqué.

La centrale de Montreuil, dénonçant le «choix de la violence», annonce suspendre par conséquent «toutes les participations aux réunions avec le gouvernement et le patronat dans la période».

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«Comme l’a rappelé l’OIT [Organisation internationale du travail] dans sa condamnation de la France […], la réquisition ne doit concerner que les activités essentielles (véhicules sanitaires, de secours, de sécurité, etc.) L’organisation et le ravitaillement de celles-ci est de la responsabilité du gouvernement. Pour ce faire, la France s’est dotée de soi-disant stocks d’essence “stratégiques”. Pourquoi ne les utilise-t-elle pas ?», s’interroge la confédération.

Dans un avis rendu en 2011, suite à la réquisition de salariés en octobre 2010, l’OIT avait demandé au gouvernement, «devant une situation de paralysie d’un service non essentiel mais qui justifierait l’imposition d’un service minimum de fonctionnement […] de ne pas recourir à l’imposition de la mesure par voie unilatérale».

«Monsieur Macron devrait s’inspirer des décisions de l’OIT», a fait valoir le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, dans une interview au Parisien le 11 octobre.

La CGT et Solidaires appellent leurs militants à soutenir les salariés des raffineries

Le syndicaliste y accuse les directions de TotalEnergies comme d’Esso-ExxonMobil – dont les salariés sont en grève depuis plusieurs semaines pour exiger, notamment, des hausses de salaires – de «refuser de parler augmentation générale des salaires». Il dénonce en outre le «chantage» selon lui de TotalEnergies qui demande la fin des grèves pour démarrer les négociations.

Pour Philippe Martinez, qui dit avoir appelé Elisabeth Borne le 7 octobre et la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher le 10 octobre, le gouvernement doit «taper du poing sur la table» pour pousser ces entreprises à négocier.

«Ce que je propose, je le répète, c’est une négociation de salaires au niveau de la branche pétrochimie car il y a un problème de grille. Mais le patronat refuse», ajoute-t-il. Le syndicat Solidaires a lui aussi dénoncé dans un communiqué le choix du gouvernement de «casser les grèves» plutôt que d’«obliger le patronat à augmenter les salaires».

La CGT et Solidaires appellent leurs militants à soutenir les salariés des raffineries en se rendant sur les piquets de grève et en manifestant sur tout le territoire. «Soutien aux mobilisations pour les salaires et non aux réquisitions», a de son côté proclamé le syndicat Force ouvrière dans un communiqué.




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