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Une manifestation anti-France au Burkina Faso dispersée après l’utilisation de gaz lacrymogène

Les forces de l'ordre burkinabè ont dispersé, à Ouagadougou, une manifestation de plusieurs centaines de personnes protestant contre la présence de la France dans ce pays sahélien miné depuis plusieurs années par des violences djihadistes.

La police a dispersé le 18 novembre à Ouagadougou (Burkina Faso) à coups de gaz lacrymogène une manifestation anti-France. D’abord mobilisés au rond-point des Nations-unies, au cœur de la capitale, les manifestants se sont rendus devant l’ambassade de France, où un important dispositif sécuritaire avait été déployé.

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Certains d’entre eux brandissaient des drapeaux de la Russie, pays avec lequel ils ont dit vouloir que leurs dirigeants intensifient les relations.

«Après une première lettre demandant le départ de la France, nous avons à nouveau remis une deuxième lettre aujourd’hui. Une troisième lettre sera transmise aux autorités pour demander purement et simplement le départ de la France», a déclaré Cheik Mahamoudou, un des leaders de la manifestation. 

Devant l’ambassade, ils ont bloqué l’accès à la représentation diplomatique pendant plusieurs minutes, avant d’être dispersés par les forces de l’ordre. Une partie d’entre eux s’est ensuite dirigée à moto vers la base de Kamboinsin, pour continuer la manifestation.

La France régulièrement prise pour cible depuis plusieurs mois

Des intérêts de la France au Burkina, dont l’ambassade et deux instituts français, avaient été pris à partie par des manifestants à l’occasion du nouveau coup de force des militaires du 30 septembre qui a porté au pouvoir un jeune capitaine de 34 ans, Ibrahim Traoré, investi depuis président de la transition.

Le 28 octobre, plusieurs centaines de personnes avaient également manifesté pour exiger le «départ dans un délai de 72h» de la France au Burkina Faso. La France est présente militairement au Burkina Faso avec la force Sabre, un contingent de forces spéciales basé à Kamboinsin, en périphérie de la capitale. 

Dans plusieurs pays d’Afrique francophone, Moscou jouit d’un soutien populaire grandissant quand la France, ex-puissance coloniale, y est de plus en plus vilipendée, en particulier au Mali, pays voisin du Burkina également dirigé par des militaires depuis 2020.

Au Burkina, les militaires au pouvoir n’ont pas fermé la porte à un rapprochement avec la Russie mais n’a pas montré d’hostilité à la France qui continue d’appuyer l’armée burkinabè dans sa lutte anti-djihadiste.  

Les attaques régulières de groupes armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Daesh ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes depuis 2015.

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