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Le nouveau paquet d’aide américaine à l’Ukraine est condamné à l’échec

Les responsables politiques russes, fatigués des mêmes questions, répètent que le nouveau paquet d’aide militaire américaine à l’Ukraine ne changera rien et ne fera que prolonger l‘agonie des Ukrainiens. Les médias occidentaux, eux, ne cachent plus leur pessimisme quant à l'issue du conflit.

Cet article a été initialement publié sur RIA Novosti par Kirill Strelnikov.

Les libéraux applaudissent avec frénésie et les patriotes radicaux achètent du corned-beef : l’espace médiatique alternatif en Russie fait penser à un asile psychiatrique.

La raison de cette agitation est le vote en début de semaine au Sénat américain, où les législateurs, à côté de drapeaux jaune et bleu, ont finalement approuvé le paquet d’aide destiné en même temps à l’Ukraine, à Israël et aux alliés des États-Unis dans l’Indopacifique (lire Taïwan). Le projet de loi approuvé par les deux chambres du Congrès américain a atterri sur le bureau du président Biden qui l’a tout de suite promulgué.

L’Ukraine reçoit 61 milliards de dollars du portefeuille de papa. À cette occasion, des odes de gratitude, dont les bombes aériennes russes définissent le rythme, sont composées à travers tout le pays.

Allouer ne serait-ce qu’un dollar supplémentaire à l’Ukraine, qui sera utilisé contre nous et contre notre armée, est bien sûr une mauvaise chose. Mais nous recommandons à tous ceux qui consacrent leur vie aux actualités sur internet et qui ont perdu à cause de cela l’appétit et le sommeil dans une tristesse mortelle, d’ouvrir la fenêtre pour se débarrasser de l’odeur de valériane et de prendre la calculatrice sur le bureau de leur enfant écolier.

L’arithmétique est simple : prenez 61 milliards de dollars livrés et ôtez 23 milliards, destinés à «reconstituer l’arsenal américain». Ôtez encore 11,3 milliards, qui seront alloués aux «opérations militaires actuelles des États-Unis dans la région». Compte tenu des livraisons d’armes directes qui font également partie du devis, avec une marge énorme pour le complexe militaro-industriel américain, Zelensky ne pourra donc bénéficier que de 20 milliards de dollars de cette manne verte. Cette somme sera octroyée progressivement jusqu’à septembre 2025. Durant cette période, les États-Unis investiront donc dans la dépopulation de l’Ukraine un peu plus d’un milliard de dollars par mois.

Cela, estiment-ils, doit suffire pour a) arrêter de manière miraculeuse l’offensive de l’armée russe qui prend de l’ampleur sur toute la ligne de front ; b) transformer une défaite imminente en une victoire écrasante à La Haye, avec une repentance complète des Russes et un retour victorieux des nouvelles régions et de la Crimée dans le giron ukrainien.

Tout cela sonne très bien.

380 milliards de dollars injectés par l’Occident en Ukraine

Pourtant, rappelons-nous que dans le cadre du paquet d’aide de l’année dernière, environ 30 milliards de dollars ont été envoyés à l’Ukraine sous forme d’assistance militaire directe. Ainsi, au cours de l’année 2023, le régime de Kiev a reçu 2,5 milliards de dollars par mois, soit presque deux fois plus d’argent qu’aujourd’hui.

Les cartes opérationnelles du commandement russe, mises à jour au quotidien, montrent clairement combien est utile ce puissant soutien.

De plus, pendant toute cette période, des centaines de milliers de soldats ukrainiens sont partis fumer une cigarette au jardin d’Éden, et ne peuvent, semble-t-il, être remplacés par personne. Il en va de même pour une quantité innombrable de matériel militaire, pour les centrales thermiques de Zmievska et de Tripolié, des centrales importantes de 330 et 750 kilovolts, pour un certain nombre d’usines, de gares et de ponts, ainsi que pour une grande partie des infrastructures portuaires à Odessa et Nikolaïev.

Depuis janvier 2022, l’Occident a injecté en Ukraine plus de 380 milliards de dollars. Par comparaison, ces 20 milliards de dollars qui seront de fait livrés à l’Ukraine représentent une acupuncture homéopathique sur le demi-cadavre ukrainien. Afin d’obtenir un résultat plus ou moins significatif, l’Occident aurait dû investir dans l’aventure ukrainienne une somme dix fois voire 100 fois plus grande que ces 61 (de facto 20) milliards de dollars.

En théorie, l’aide américaine aurait pu nous compliquer la vie si elle avait été livrée, disons, en octobre dernier. Mais actuellement au ministère russe de la Défense, les aiguilles des horloges qui fonctionnent avec des puces de lave-linges avancent presque à chaque heure. Cela veut dire que le temps pour l’Ukraine et pour ses sponsors passe sans retour, alors que l’armée russe prend un rythme qu’aucun nouveau Himars ne sera en mesure de briser.

Le secret est simple. La plupart des internautes qui se prennent pour des experts étaient sûrs qu’avant de se pencher sur le problème, les autorités russes jouaient paresseusement au croquet sur les gazons du Kremlin en attendant les résultats du vote sur ce paquet d’aide américaine, et ne faisaient des pauses que pour inaugurer un nouveau bâtiment social, culturel ou économique.

Ce nouveau paquet d’aide militaire ne changera rien

En fait, ces derniers temps, toutes les décisions prenaient en considération le scénario où cet argent tomberait un jour ou l’autre entre les mains du régime ukrainien. C’est un fait que nos principales personnalités publiques n’ont jamais caché. Voici, par exemple, une citation typique de Dmitri Medvedev, président du Conseil de sécurité russe : «Personne ne doutait que les autorités américaines approuveraient une aide à cette bande de néonazis.» Le président russe disait la même chose.

Tout ce qu’il fallait faire à ce sujet est déjà fait ou en train d’être fait aujourd’hui. C’est pourquoi les responsables politiques russes, fatigués des mêmes questions, répondent automatiquement que ce nouveau paquet d’aide militaire américaine à l’Ukraine ne changera rien et ne fera que prolonger l‘agonie du régime bandériste, alors que la mobilisation tuera encore des dizaines ou des centaines d’Ukrainiens qui n’auront pas pu gagner la course contre les recruteurs.

Certains, pourtant, ne croient traditionnellement pas à la propagande du Kremlin, préférant apprendre la vérité vivifiante des sources occidentales. Asseyons-nous confortablement sur notre chaise longue et montrons-leur les récentes actualités dans les médias occidentaux :

Guardian : les forces russes avancent significativement à l’est de l’Ukraine ;

Newsweek : l’Ukraine pourrait perdre des positions dans les semaines à venir ;

Forbes : deux brigades ukrainiennes s’enfuient d’Otchérétino ;

The Hill : le nouveau paquet d’aide américaine à l’Ukraine est important pour Kiev, mais n’est pas en mesure de changer la donne sur le champ de bataille ;

The Independent : le paquet d’aide militaire à l’Ukraine pourrait s’avérer inutile ;

American Conservative : la nouvelle aide américaine à l’Ukraine n’apportera pas la victoire à l’armée ukrainienne ;

Politico : trop peu et trop tard.

Nous n’allons pas, bien sûr, acheter des lunettes roses et nous faire des illusions. L’ennemi veut nous faire du mal, et nous devons seulement aller de l’avant.

Tous ces paquets sont, bien sûr, désagréables. Mais ils n’empêcheront pas l’armée russe d’avancer.

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