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Manifestation de l’ultra-droite à Paris : la gauche s’insurge, la préfecture de police se justifie

Le 6 mai, près de 600 militants de la droite radicale ont manifesté à Paris. Un rassemblement qui a provoqué l'ire de la gauche. La préfecture de police a toutefois rappelé qu'il n'y avait eu «aucun débordement» ni «trouble à l’ordre public».

La manifestation le 6 mai à Paris de plusieurs centaines de militants d’ultra-droite, qui n’avait pas été interdite, a suscité de vives critiques à gauche, amenant la préfecture de police à se justifier dans un communiqué.

Ce 8 mai, sur Twitter, le sénateur socialiste de Paris David Assouline a notamment interpellé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, estimant «inadmissible d’avoir laissé 500 néo-nazis et fascistes parader au cœur de Paris». «Expliquez-vous !», a-t-il sommé dans son tweet.

Egalement sur Twitter, le porte-parole du PCF Ian Brossat, élu de Paris, a de son côté ironisé en milieu de journée, en écrivant : «Les casseroles sont manifestement plus dangereuses que les bruits de bottes…» Depuis l’adoption de la loi controversée sur les retraites, les interdictions de manifester se multiplient en effet en France pour éviter des «casserolades» contre le président Emmanuel Macron et les membres du gouvernement. 

Des manifestants entonnent le slogan du GUD

La préfecture de police de Paris (PP) a justifié dans un long communiqué la non-interdiction de la manifestation d’ultra-droite.

Selon les autorités, près de 600 militants du comité du 9-Mai avaient manifesté le 6 mai dans le VIe arrondissement de Paris pour célébrer le 29e anniversaire de la mort d’un militant de la droite radicale, Sébastien Deyzieu, décédé accidentellement en 1994 en tombant d’un immeuble alors qu’il essayait de fuir la police. Ces manifestants, habillés de noir et souvent masqués, ont exhibé des drapeaux noirs marqués de la croix celtique et scandé, en fin de rassemblement, «Europe jeunesse révolution», le slogan du GUD (Groupe union défense), a constaté l’AFP.

La préfecture a souligné que «dans la mesure où cette manifestation n’avait occasionné, les années précédentes, aucun débordement ou trouble à l’ordre public, le préfet de police n’était pas fondé à prendre un arrêté d’interdiction à son encontre».

Elle a fait valoir qu’en janvier dernier, l’arrêté d’interdiction du préfet de police d’une marche aux flambeaux de «Paris fierté» (association réputée à l’extrême droite) avait «été suspendu» par le juge. Le tribunal administratif avait estimé, a relevé la PP, que «les antécédents argués de troubles en marge des rassemblements organisés par ce même collectif les années précédentes ne [permettaient] pas à eux seuls d’établir un risque de trouble à l’ordre public suffisant pour justifier l’interdiction de manifester».

«La manifestation du 6 mai a fait l’objet d’un encadrement adapté par les forces de l’ordre, pour éviter tout risque de débordement ou d’affrontements», a ajouté la préfecture de police, qui avait pris un arrêté autorisant l’enregistrement d’images par drone.

Elle a promis que «tout fait délictuel constaté lors de cette manifestation ou que l’exploitation postérieure des images permettrait d’identifier fera(it) l’objet d’un signalement à l’autorité judiciaire».

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