France

Mort de Thomas : manifestation sauvage à Rennes, la gauche dénonce une «ratonnade»

Une cinquantaine de militants nationalistes ont manifesté le 26 novembre à Rennes. La gauche a fustigé cette mobilisation, y voyant une «ratonnade». Les inquiétudes montent, alors que les groupes identitaires se mobilisent dans la foulée du meurtre de Thomas. A Crépol, Olivier Véran a voulu assurer les Français d'«un Etat fort et inébranlable».

CRS en juin 2023 (image d'illustration).

Meurtre de Thomas : une manifestation d’ultra-droite contrecarrée par la police

«Bleu blanc rouge, la France est aux Français» : c’est le slogan qui a pu être entendu le 26 novembre au soir dans les rues de Rennes, en marge d’un «rassemblement pour Thomas». La manifestation aurait été organisée par l’organisation nationaliste Oriflamme, qui s’était déjà mobilisée lors du meurtre sauvage de la jeune Lola, en octobre 2022.

Une mobilisation vivement critiquée par la gauche sur les réseaux sociaux : «Les néonazis défilent dans les rues. Des ratonnades s’organisent dans plusieurs villes du pays», a posté sur X (ex-Twitter) le député de La France insoumise Thomas Portes. Le président de SOS Racisme Dominique Sopo a également évoqué des «ratonnades» dans la ville de Rennes. La députée Renaissance de Paris Astrid Panosyan-Bouvet a pour sa part déclaré : «Personne ne doit se faire justice en dehors de la loi.»

Une rumeur relayée sur le réseau social via plusieurs comptes d’information, notamment AlertesInfos, suivi par près de 400 000 personnes. On pouvait y lire notamment : «Une “ratonnade” est en cours à Rennes. Des militants d’ultra-droite recherchent des personnes “bronzées” en plein centre-ville.»

Pour l’heure, aucune information n’a toutefois confirmé des brutalités à l’égard de personnes issues de l’immigration. 

Cette mobilisation intervient après que la police a contrecarré le 25 novembre au soir à Romans-sur-Isère une manifestation de 80 militants nationalistes qui s’était dirigée vers la cité de la Monnaie, d’où sont originaires les agresseurs du jeune Thomas, mort assassiné à Crépol le 19 novembre. 

La gauche fustige depuis plusieurs jours une «récupération politique» et le «trait d’union» entre immigration et délinquance. «J’ai vu comment les médias de Bolloré en ont fait un sujet d’actualité pour le mettre en Une, pour que l’extrême droite derrière puisse tweeter toutes les heures pour l’imposer dans l’actualité», a voulu dénoncer ce 27 novembre le dirigeant du PCF Fabien Roussel au micro de France Inter.

L’exécutif dit craindre «un basculement»

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran s’est rendu ce 27 novembre à Crépol. Ce qui a coûté la vie à ce jeune homme de 16 ans n’est pas «une simple rixe en marge d’un bal de village», mais «un drame qui nous fait courir le risque d’un basculement de notre société, si nous ne sommes pas à la hauteur», a-t-il estimé devant la presse. Il a tenu à assurer les Français qu’ils pouvaient compter sur un «Etat fort et inébranlable pour les protéger et rendre justice».

Aussi a-t-il ajouté que le meurtre de l’adolescent n’était ni «une bagarre, ni une rixe, ni un fait divers», ce sont des «personnes qui ont agressé gratuitement d’autres personnes».

Plusieurs rassemblements ont été organisés en France par des groupes nationalistes ou identitaires. A Laval le 26 novembre, une centaine de personnes ont manifesté, avec notamment la présence d’un élu du Rassemblement national, Jean-Michel Cadenas. D’autres manifestations de quelques dizaines de personnes ont eu lieu le même jour à Annecy, avec le mot d’ordre «ni bougies, ni pardon», ainsi qu’à Paris au Trocadéro et à Colmar.

«Une bande venue pour tuer» : à Crépol, les témoignages de l’horreur

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