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Golan, sanctions américaines, relations avec Erdogan : Assad clarifie ses positions

Normalisation avec Israël et la Turquie, contournement des sanctions américaines ou encore retour des réfugiés : au cours d'une interview fleuve, le président syrien Bachar al-Assad est revenu sur les défis majeurs auxquels son pays est confronté.

Dans une rare interview accordée à la chaîne émiratie Sky News Arabia le 9 août, Bachar al-Assad a passé en revue les enjeux et défis de la Syrie pour parachever son grand retour dans le concert des nations. 

Depuis le palais Muhajirin à Damas, le président syrien est notamment revenu sur les causes du conflit. «On aurait pu éviter cette guerre en respectant les conditions qui nous ont été imposées de l’étranger mais cela voudrait dire délaisser les intérêts et la souveraineté syrienne», a-t-il expliqué, précisant que ce n’était pas lui qui était visé mais bel et bien la Syrie. 

Assad n’attend rien «des Arabes»

Interrogé par le journaliste sur les raisons des morts au sein de la population civile syrienne, le chef d’Etat a rétorqué en pointant du doigt la responsabilité de «celui qui a financé et soutenu les terroristes». Selon les sources, entre 160 et 300 000 civils auraient péri depuis 12 ans.  

Malgré la relative accalmie dans la majeure partie du territoire syrien, Bachar al-Assad a de surcroît estimé que les conditions n’étaient pas encore réunies pour le retour des réfugiés. La question des Syriens résidant en Turquie (3,5 millions), en Jordanie (1,8 million) et au Liban (environ 1,6 million) est devenue de plus en plus problématique. «Comment le réfugié syrien peut-il rentrer avant que l’eau, l’électricité et les écoles ne soient disponibles pour ses enfants ?», s’est-il interrogé. 

Au cours de l’interview, Bachar al-Assad a abordé sa relation avec les pays arabes. Le président syrien a évoqué «des visites officielles et des communiqués». «Mais nous ne voulons pas résoudre les vrais problèmes», a-t-il ajouté, insistant sur le fait qu’il n’attendait rien «des Arabes». Il a à ce titre déclaré que la Ligue arabe n’était pas «une vraie institution». Des propos durs alors que Damas a réintégré l’organisation en mai dernier, signant là une véritable victoire symbolique après en avoir été chassé.

Concernant la normalisation avec la Turquie, nonobstant les contacts de plus en plus directs avec des officiels turcs, le président syrien n’a pas mâché ses mots. «Le terrorisme est une création turque», a-t-il lâché. «Le front al-Nusra, Ahrar Shaam, etc., sont différentes dénominations pour un seul groupe. Ils ont tous été créés par la Turquie et ils sont à l’heure actuelle financés par la Turquie», a dénoncé Bachar al-Assad.

Le président syrien a par ailleurs rejeté l’idée d’une rencontre avec son homologue turc. «Il n’y aura pas de rencontre avec Erdogan sous ses conditions tant que la Turquie n’aura pas retiré toutes ses forces de Syrie», a-t-il précisé. Les forces turques sont toujours présentes dans le nord-ouest du pays et entretiennent des relations officieuses avec des groupes djihadistes. 

Selon Assad, la Syrie a contourné les sanctions américaines

Pour ce qui est des négociations avec l’Etat hébreu, le chef d’Etat syrien a été clair : tant qu’il n’y aura pas de restitution du Golan, «il n’y aura pas de résultats». Il a rappelé par ailleurs qu’il se tenait aux côtés «de chaque partie palestinienne qui défend ses droits».

Bachar al-Assad a également évoqué le problème des sanctions. Malgré le poids des mesures coercitives imposées par Washington, «le Caesar Act n’est pas le principal problème, nous avons trouvé des solutions pour le contourner», précise-t-il. Selon le président syrien, c’est «la destruction» des infrastructures et «l’image d’une Syrie en guerre» qui empêcheraient les investissements étrangers. 

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