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Gaza : Tsahal prévoit «davantage de batailles difficiles dans les prochains jours»

Ce 15 décembre, Israël multiplie les raids aériens sur Gaza, en prévenant que sa guerre contre le Hamas devrait s'étirer sur plusieurs mois, à l'heure où Washington l'exhorte à réduire l'intensité de ses frappes pour protéger les civils. Washington a pourtant imposé son veto à la résolution de cessez-le-feu du Conseil de sécurité de l'ONU.

Ismaël Haniyeh lors d'un discours à Beyrouth en juin 2023 (image d'illustration)

Répondant indirectement à Netanyahou, Haniyeh affirme que Gaza sans le Hamas est une «illusion»

Tôt ce 15 décembre, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de «dizaines de morts et de blessés» dans des frappes aériennes à Khan Younès, nouvel épicentre de la guerre dans le sud de la bande de Gaza.

La veille au soir, les militaires israéliens signalaient des «combats» au sol dans le secteur de Choujaya (nord), où leur armée avait subi plus tôt cette semaine ses plus importantes pertes (dix soldats tués en une journée) depuis le début de son offensive terrestre dans ce petit territoire palestinien densément peuplé.  

«Il y aura davantage de batailles difficiles dans les prochains jours», a prévenu Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, disant user de «nouvelles méthodes de combat», comme le dépôt de charges explosives dans des lieux fréquentés par des combattants du Hamas et le choix du «bon moment» pour les faire exploser.

À Gaza, dans la nuit, les télécommunications restaient une nouvelle fois coupées, selon l’opérateur palestinien Paltel, imputant cette coupure «à l’agression en cours» des forces israéliennes.

L’État hébreu a déclaré la guerre au Hamas en représailles à l’attaque sanglante menée sur son sol le 7 octobre par le mouvement islamiste, qui a fait environ 1 200 morts, en majorité des civils, selon les autorités. 

Quelque 240 personnes ont aussi été enlevées et emmenées à Gaza le jour de l’attaque, dont environ 135, selon l’armée, sont toujours aux mains du Hamas et de groupes affiliés après la libération de 105 otages pendant une trêve de sept jours qui a pris fin le 1er décembre.

L’armée israélienne a annoncé le 15 décembre avoir récupéré plus tôt cette semaine à Gaza la dépouille de l’otage franco-israélien Elya Toledano et l’avoir ramenée en Israël. 

Le nombre de morts à Gaza approche désormais 18 800, à 70% des femmes, des enfants et des adolescents, tués par les bombardements israéliens, d’après le ministère de la Santé du Hamas.

«Plus que quelques mois»

Le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan est arrivé le 14 décembre en Israël, où il a notamment rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahou et le ministre de la Défense Yoav Gallant, à l’heure où Washington s’inquiète du bilan des victimes dans la bande de Gaza. Jake Sullivan a posé des «questions difficiles» aux responsables israéliens et discuté de la possibilité d’un basculement de l’offensive vers des «opérations de plus faible intensité» dans un «futur proche», a indiqué la Maison Blanche, sans fournir de date butoir.

«Je veux qu’ils [les Israéliens] se concentrent sur la préservation de la vie des civils. Pas [sur le fait] de s’arrêter contre le Hamas, mais de faire davantage attention», a déclaré pour sa part Joe Biden à Washington.

Les États-Unis ont été vivement critiqués pour avoir imposé le 8 décembre leur veto au Conseil de sécurité des Nations unies contre une résolution de cessez-le-feu proposée par les Émirats arabes unis et votée par 13 États membres.

Sans dire si l’armée israélienne allait réduire l’intensité de ses frappes, le ministre de la Défense a, lui, prévenu que la guerre contre le Hamas devrait s’étirer.

«Le Hamas […] a mis en place des infrastructures souterraines et aériennes qu’il n’est pas facile de détruire. Cela prendra du temps – plus que quelques mois – mais nous vaincrons et nous détruirons» le Hamas, a déclaré Yoav Gallant.

«Des débris partout»

Dans la bande de Gaza, les civils sont acculés dans des zones toujours plus petites, cherchant à échapper aux frappes et confrontés à des conditions humanitaires désespérées.

À l’extrême sud, Rafah, ville frontalière avec l’Égypte, est devenue un gigantesque camp, fait de centaines de tentes bricolées à l’aide de bouts de bois, de draps et de bâches en plastique, où les déplacés s’abritent tant bien que mal sous la pluie, alors que l’hiver et le froid s’installent.

Environ 1,9 million de personnes, soit 85% de la population, ont été déplacées depuis le début de la guerre, selon l’ONU qui juge l’aide humanitaire insuffisante et estime que la surpopulation dans les camps entraîne des maladies, en plus de la faim et du manque de soins.

En marge de la guerre à Gaza, la violence s’est intensifiée en Cisjordanie occupée, où un raid israélien a fait 11 morts le 14 décembre selon l’Autorité palestinienne, le long de la frontière israélo-libanaise, et jusqu’en mer Rouge.

Jénine : 11 Palestiniens tués en trois jours dans des raids israéliens

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