La diplomatie iranienne a annoncé que le match entre le club de Djeddah Al-Ittihad et l'équipe iranienne de Sepahan serait rejoué. Les joueurs saoudiens avaient refusé de se rendre sur la pelouse en raison de la présence du buste de Qassem Soleimani.
Le sport s’invite dans les relations irano-saoudiennes. Alors que les anciens ennemis régionaux ont récemment renoué contact avec la réouverture de leurs ambassades respectives et la reprise des vols directs, un match de football comptant pour la Ligue des champions asiatiques est venu entacher quelque peu ce rapprochement. La diplomatie iranienne a tenu à clarifier la situation.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir Abdulahian a précisé ce 4 octobre à la presse qu’il était question de rejouer le match à une date ultérieure en accord avec les autorités saoudiennes. «Nous ne devons pas permettre que le sport devienne un levier politique entre les mains d’un quelconque parti», a-t-il par ailleurs déclaré aux journalistes.
Soleimani hante encore les Saoudiens
L’incident est survenu le 2 octobre, lorsque l’équipe de football saoudienne de Karim Benzema, Al-Ittihad, a refusé d’entrer sur le terrain du club iranien de Sepahan au stade Naghsh-e-Jahan. Le match devait compter pour le deuxième tour de la Ligue des champions asiatique.
Al Ittihad 🇸🇦 a refusé de jouer contre Sepahan 🇮🇷 ce soir à cause d’une statue installée sur le terrain.
Le buste représente Soleimani, un général iranien mort en Irak lors d’une frappe de drône des Etats-Unis en 2020.
Al Ittihad n'est pas venu sur le terrain à cause… pic.twitter.com/42YpmMZk6G
— Footballogue (@Footballogue) October 2, 2023
Alors que près de 60 000 spectateurs attendaient le début de la rencontre, l’équipe saoudienne a refusé de se rendre sur la pelouse en raison de la présence du buste de Qassem Soleimani, général des forces iraniennes Al Qods. Le militaire avait été assassiné par une frappe américaine le 2 janvier 2020 à Bagdad. Sa statue est présente dans l’enceinte du stade depuis maintenant quatre ans, rapporte le média iranien Al-Alam.
Anecdotique en apparence, ce refus du club saoudien montre que certains sujets restent sensibles entre les deux anciens ennemis régionaux, malgré le réchauffement de leurs relations. Si Qassem Soleimani est une figure adulée en Iran pour avoir notamment combattu Daech en Irak et en Syrie ainsi que pour son soutien au Hezbollah libanais, aux yeux de Riyad, il incarne l’influence néfaste iranienne au Moyen-Orient.
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