Dans la foulée des tensions survenues à la frontière administrative du Kosovo, le porte-parole du Kremlin a renouvelé le soutien de la Russie à la partie serbe, n'excluant pas l'adhésion de Belgrade à l'Organisation du traité de sécurité collective.
Au cours d’une conférence de presse tenue à Moscou le 1er août, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov est revenu sur les tensions suscitées la veille par les annonces des autorités autoproclamées du Kosovo, dont celle de durcir les conditions d’entrée sur son territoire pour les Serbes en ne reconnaissant plus les pièces d’identité délivrées par Belgrade.
«Nous soutenons la Serbie, nous sommes aux côtés des Serbes du Kosovo», a commenté le porte-parole, se félicitant certes du retour à une situation plus calme sur le terrain mais soulignant dans le même temps que les tensions n’ont été que «décalées d’un mois», puisque les autorités locales de Pristina ont annoncé qu’elles avaient décidé de renoncer à l’entrée en vigueur des mesures au 1er août, repoussant leur mise en application au 1er septembre 2022.
Dmitri Peskov a aussi exprimé le soutien de Moscou à l’appel à la paix lancé par le président serbe Aleksandar Vucic, ce dernier s’étant prononcé en faveur d’une «désescalade» des tensions, appelant la communauté internationale à influencer les autorités autoproclamées du Kosovo en ce sens. «Tous les garants doivent fournir des efforts pour empêcher l’escalade», a abondé le porte-parole du Kremlin, insistant sur le fait que «tous les droits des Serbes doivent être respectés».
Interrogé sur une éventuelle adhésion de Belgrade à l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), qui regroupe la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan et le Tadjikistan, Dmitri Peskov a indiqué que «la question n’était pas à l’ordre du jour» dans l’immédiat, ajoutant cependant que les relations entre les deux pays étaient «profondes» et qu’elles allaient continuer à «se développer».
D’après l’AFP, la minorité serbe du Kosovo a démantelé le 1er août les barricades érigées dans le nord du territoire après le report par le gouvernement autoproclamé de Pristina des mesures à l’origine des tensions. Selon une correspondante de l’AFP, les protestataires ont enlevé les camions et autres véhicules qui bloquaient depuis le 31 juillet l’accès à deux points de passage vers la région. Dans la soirée du 31 juillet, la Force pour le Kosovo (KFOR), mise en œuvre par l’OTAN, avait quant à elle expliqué être «préparée à intervenir» si la «stabilité» de la région venait à être «mise en péril».
Le Kosovo a proclamé unilatéralement son indépendance en 2008, qui est reconnue par les Etats-Unis et la plupart des pays occidentaux, mais pas par la Serbie, la Russie, la Chine, l’Inde ou encore l’Espagne.
Regain de tension en Serbie à la frontière administrative du Kosovo